23 décembre 2014
Ce matin, on fait la grasse matinée. Nous n'avions pas allumé la climatisation à cause de son bruit de réacteur mais du coup, nous avons pu entendre la télé du voisin pendant toute la nuit.
La tempête s'est légèrement calmée mais ce n'est toujours pas un temps à faire du bronzage sur la plage. Malgré les alertes inondations, nous décidons d'aller faire une petite randonnée jusqu'à une cascade ultra touristique.
5$ de bus et un trajet glacial plus tard (mais maintenant, je ne me fais plus avoir, j'ai un pull, une écharpe et un k-way), nous arrivons au parc. C'est une balade facile dans la jungle hawaïenne qui n'est pas sans rappeler la jungle néozélandaise.
Il parait que c'est la balade favorite de Barrack Obama. Pendant le trajet, je passe en revue tous les sujets de conversation acceptables en cas de rencontre inopinée avec le président américain. Christophe, lui, essaye de grimper aux bambous, comme dans les films japonais.
Après moins d'un demi-heure de montée en pente douce, nous arrivons à la fameuse Moana Falls.
C'est joli mais bien moins captivant que le groupe d'adolescentes qui a décidé de franchir la barrière de sécurité pour pouvoir faire des photos de plus près. Accessoirement, plus personne ne peut prendre de photos de la cascade sans avoir leurs fesses dessus. Les jeunes demoiselles ne font pas exactement des photos de la cascade, elles font des photos d'elles-même devant la cascade, au moyen de selfie-stick !
Et elles n'ont pas une selfie-stick pour le groupe, elles ont une selfie stick par personne ! Admirez plutot.
Au bout d'une demi-heure à admirer ce spectacle ridicule, nous faisons demi-tour. D'après notre guide, on peut rentrer par le même chemin ou suivre deux autres sentiers qui nous amèneraient au parking du Mt Tantalus. De là, nous pourrions redescendre le long de la route et trouver un bus plus bas. A vrai dire, on ne pourrait pas prendre le bus directement car nous n'avons plus l'appoint sur 5$. On espère donc y trouver une supérette où casser un billet de 20$ et prendre le bus.
Bref, ça a l'air sympa et chaque sentier semble à peu près de la même longueur que le bout qui menait à la cascade. Enfin, le dessin du premier morceau à l'air un peu étrange, mais ça doit être un effet de style de la part de la rédaction. C'est parti.
Au bout de 2h de montée abrupte dans la boue et alors que le soleil commence à baisser, on ne voit toujours pas le bout du premier sentier. On a un demi-litre d'eau par personne, une banane et un paquet de m&ms. Ca fait un peu court comme bivouac. Bien sûr, nous avons laissé les lampes torches à l'appartement. En fait, si le chemin avait l'air court et était dessiné bizarrement dans le guide, c'est parce que ça représentait une montée en lacet de 4km du mont Tantalus et non pas 1km de montée en pente douce.
Enfin, on arrive à la jonction avec le second sentier. On est maintenant à plus de la moitié du chemin prévu, il n'y a plus le temps de rentrer d'où on est venu. Faut espérer que le deuxième sentier sera plus court et nous amènera au bon endroit. C'est reparti, dans la boue et la fatigue.
Vingt minutes de montée plus tard et à court de m&ms, on arrive enfin à un panneau d'orientation. Bah on n'est pas encore arrivé. A ce moment, un jeune couple avec un chien passe près de nous. On leur demande si ils savent quel est le chemin le plus court jusqu'à une route, n'importe quelle route. Contrairement à nos plans, ils nous déconseillent la route du Tantalus, qui est longue et sans bus ou commerce. Ils nous conseillent le chemin qu'ils ont pris et qui redescend complétement de l'autre côté de la vallée. Eux n'ont pas l'air de s'inquiéter du jour qui baisse à grande vitesse ni des énormes nuages noirs qui approchent. "Le seul truc un peu ennuyant, c'est de franchir la rivière à gué une fois en bas" Ajoutent-ils. Ca nous rappelle que la veille, un groupe de jeunes a été emporté par une crue d'orage dans la région. On n'en sortira pas vivant.
Enfin, après avoir pris en photo le panneau d'orientation, on suit les conseils du couple. On rebrousse chemin et on rejoint un autre sentier. On marche encore un bon moment avant que le chemin commence enfin à descendre. La deuxième vallée est magnifique. On aurait bien admiré le soleil couchant si ça n'avait pas été une mauvaise nouvelle dans notre situation.
Comme nous descendons, nous entendons le couple nous rattraper. On engage la conversation et on continue le chemin ensemble.La forêt de bambou se transforme en forêt de pin. Dans la lumière rouge, c'est très beau. Certain petits arbres sont couverts de boules de noël et de guirlandes, c'est amusant.
Enfin, alors qu'on y croyait plus malgré nos compagnons de marche, nous arrivons à la rivière. Heureusement, il n'a pas commencé à pleuvoir, le niveau est toujours très bas. Juste après la rivière, nous voila enfin à la route. Nous expliquons notre problème d'appoint à nos amis qui nous proposent alors de nous déposer en voiture sur une ligne de bus passant devant une station essence.
Grâce à nos bons samaritains, nous achetons des cookies et des cheetos pour casser un billet et nous prenons enfin le bus jusqu'à Waikiki. De retour à l'appartement, il est à peine 19h mais on a l'impression qu'il est 22h tellement on est fatigué.
Voici l'itinéraire que nous avons suivi. Notez comme le morceau orange avait l'air court à vol d'oiseau.
Pour fêter notre chance, nous ressortons diner. Cette fois nous choisissons un steakhouse japonais. Nous nous retrouvons à la table d'un monsieur qui nous explique que c'est son fils qui sera notre chef ce soir. "Il a quitté la fac pour être chef ici." On ne sait pas trop si c'est une bonne chose ou non pour le père.
Enfin, on rentre se coucher. Et cette fois, on allumera la clim pour couvrir le son de la télé du voisin.