mardi 15 novembre 2011

Chronique de la semaine


Dimanche 13 novembre
 

Astrologie : boulot

Rien de renversant côté boulot pour cette semaine. Mon testeur ayant été réparé vendredi soir, j'ai juste passé la semaine à programmer mes circuits, les visser dans leur boitier puis les tester. En tout environ 120 circuits dans la semaine. Le client va enfin pouvoir être livré.

Bref, fait marquant : Anna offre un gâteau à chaque anniversaire d’un employé. Cette semaine c’est Cloé, le labrador de Define qui a eu 7 ans (on en est pas sûr vu que Anna et Anthony se sont disputés 10 minutes à ce sujet et qu’Anna a fini par hausser les épaules en me disant tout bas « je sais que j’ai raison »). Pour l’occasion, Gilbert, Gerald et César ont chanté « Joyeux Anniversaire » en aboyant.

Astrologie : amours

Cette semaine, Rolla a fait sa demande en mariage à sa copine. Il est sûr que c’est la femme de sa vie puisqu’il sort avec elle depuis un an et qu’il ne l’a jamais trompée. Comme il aime beaucoup parler, nous avons eu droit au récit complet de la demande. 

Il semblerait qu’il se soit débrouillé pour lui faire remettre 10 roses rouges tout au long de la journée, chacune accompagnée d’un mot comportant une qualité qu’il aimait chez elle. Ensuite, il a loué une Lamborghini avec chauffeur pour aller la chercher à son travail, avant de lui faire sa demande officielle à genoux, en lui offrant une énorme bague pavée de diamants (1 carat au total). Personnellement j’aurais préféré un seul diamant d’un carat mais bon, elle a dit « oui » quand même.

Par contre, le lendemain, il a apporté la bague chez le joailler pour la faire graver « Rolla – Nilou ». Sauf que sur le papier où il devait marquer l’inscription, il a marqué n’importe quoi, juste pour voir la police d’écriture. Ce qui devait arriver arriva : la bague s’est retrouvé gravée du n’importe quoi en question. Nilou était furax et Rolla a rigolé, comme d’habitude.

Ô rage, ô désespoir, etc

En dehors de cela, j'ai porté la Legacy au garage pour le WOF. Le WOF est l'équivalent du contrôle technique sauf qu'il faut le faire passer tous les 6 mois lorsqu'on a une épave. C'est un peu contraignant mais ça ne coûte qu'une trentaine de dollar...en principe. 

J'ai donc porté la voiture au garage en face du boulot un matin et, vers midi, un message m'attendait sur mon portable. N'ayant plus assez de batterie pour l'écouter, j'ai franchi les 100 mètres me séparant du garage pour savoir si tout allait bien.

Lorsque le garagiste m'a vu arriver, il a pris un air endeuillé de circonstance et m'a annoncé "la direction assistée perd de l'huile, faut tout changer, ça fera 800$". "Euh, je vais réfléchir parce que, voyez-vous, la voiture vaut 1500$, et encore, c'est parce que les pneus sont neufs" lui répondis-je. Je n'ai même pas ajouté que ce n'était surement pas le seul problème vu que la Legacy refuse de plus en plus souvent de démarrer (mais juste quelques minutes).

Sur conseil de mes collègues et d'après une expérience vécue par d'autres français, j'ai donc pris rendez-vous chez un autre garagiste pour repasser le WOF. Avec un peu de chance, ils n'y verront rien, ou alors quelque chose de moins cher, ça me fera économiser 770$. Résultats attendus mercredi.

[un peu plus tard]
Comme mon article a un peu de retard, nous sommes déjà mercredi, je vais donc pouvoir vous épargner un suspens insoutenable. Ce matin donc, j’ai porté la Legacy au garagiste que m’avait recommandé Anna. Vers 11h30, Rolla, qui est aussi client de ce garage y a porté son énorme 4x4 Lexus pour une révision et en est revenu mort de rire. D’après ses dires, le garagiste lui a dit que ma voiture était une épave, qu’il ne voulait même pas y toucher, qu’elle était à l’agonie et qu’elle allait même prendre feu incessamment sous peu. Je n’ai pas trouvé ça aussi drôle que lui et c’est donc avec une profonde déprime que j’ai attendu la pause de midi pour aller chercher la voiture.

Fort heureusement, Rolla parle beaucoup trop et invente la moitié des choses. Il se trouve donc que la seule chose vraie dans toute son histoire est que la voiture est effectivement à deux doigts de prendre feu. Comme l’avait dit le premier garagiste, la direction perd de l’huile, et que cette huile s’écoule joyeusement sur le tuyau d’échappement. Il suffirait donc d’une étincelle ou que le tuyau soit un poil trop chaud pour allumer l’huile et, dans le même temps, toute la voiture. Par contre, il ne m’a demandé « que » 300 à 500$, selon qu’il faille changer une pompe ou non. Néanmoins, en garagiste honnête qu’il est (comme tous les kiwis en fait), il m’a averti que la Legacy était définitivement en fin de vie, et que ces réparations tiendraient peut-être jusqu’au prochain WOF, et encore. 

La question est maintenant de savoir si :
-          - On ne fait pas les réparations et on la vend telle quelle à un « wrecker » qui nous en donnera dans les 400$ pour les pièces.
-          - On fait les réparations et on la garde jusqu’à sa belle mort (ou la nôtre).
-         -  On fait les réparations, on la revend à un péquenaud pour 1500$ (ce qu’elle vaudra).

En guise de remplacement, Sarah et Manu quittent la NZ début décembre et devront revendre leur énorme maison-4x4 mais il est tout aménagé, nous n’aurons peut-être pas utilité de tout ce fourbi avant de faire le grand tour de NZ. Autrement, j’ai repéré un 4x4 à vendre sur le site des français, beaucoup plus récent et tout révisé. A voir…

Corporate event

Pour repartir sur une note un peu plus gaie, voici le récit de la soirée de baptême de Define Instruments.

Ce vendredi 11 novembre (qui n'est pas férié chez ces hérétiques anglo-saxons) était donc organisée une petite soirée pour fêter la naissance de Define Instruments et en coller plein la vue à nos clients. La soirée commençant à 17h30 (des barbares vous disais-je), nous avons la permission de quitter le boulot à 14h30, puisque, c'est bien connu, il faut 3 heures à une fille pour se préparer. Je me moque mais j'ai été en retard quand même.

Bref, Anna et Rachel m'ayant parlé depuis une semaine de tout ce qu'elles avaient prévu pour la soirée (coiffeur, esthéticienne, manucure, bronzage artificiel, etc.), j'ai décidé de faire un effort surhumain et j'ai pris rendez-vous dans un salon pour une manucure de base.

Je dois bien dire que je n'ai jamais vécu quelque chose d'aussi effrayant et désagréable qu'une manucure (c'était ma première fois). On m'a limé la peau en même temps que les ongles, on m'a trituré les cuticules avec un outil en métal avant de me les arracher avec une pince. Je reconnais que ça ne fais pas mal mais c'est très angoissant à voir. En plus, la dame était chinoise, ça fait toujours peur, surtout quand ils touchent à vos ongles.

Lorsque l'esthéticienne m'a demandé de choisir un vernis, j'ai essayé de lui demander quelque chose de discret, de "nude". Elle m'a alors proposé de faire comme à ma voisine de manucure : un vernis rose bonbon avec des paillettes. On ne doit pas tous avoir la même conception du mot "nude". J'ai quand même fini par lui montrer un vernis rose pâle, comme pour la french manucure. Après un quart d'heure de séchage, la dame m'a dit que c'était bon. J'ai donc plongé la main dans mon sac pour attraper mes clés de voiture, et dans le même temps, égratigner toute ma nouvelle manucure. Je ne suis pas faite pour ça.

Après toutes ces émotions, j'ai enfin pu rentrer me préparer puis appeler un taxi pour aller chercher Christophe et nous rendre à la soirée. C'était sans compter que, grâce à mon accent qui a encore quelques progrès à faire, le standard des taxis enverrait mon taxi à l'autre bout de la ville avant de me rappeler pour me dire que je n'étais pas à l'adresse indiquée. Lorsque finalement le taxi est arrivé, il n'avait jamais entendu parler du club où devait se passer la soirée, et bien-sûr, je n'avais pas pensé à prendre le carton d'invitation. 

Lorsque nous avons récupéré Christophe, le chauffeur a commenté "he looks Russian". Oui, ce n'est pas la première fois que j'entends ça, mais allez visiter certains villages savoyards, ils sont tous comme ça, et en plus, ils s'appellent tous "Jay". Bref, le chauffeur nous a donc déposés devant l'adresse approximative du club (dont je me souvenais à peu près) et nous avons cherché le club pendant un bon quart d'heure. Finalement, on est entré dans un magasin et un vendeur nous a indiqué une micro-porte un peu plus loin, où il y avait effectivement indiqué sur une feuille A4 "Define Instruments corporate party".

J’ai pu présenter Christophe, le plus bel homme de la Terre, a tous mes collègues ainsi qu’aux patrons. Nous avons principalement passé le temps en buvant une sorte de Champagne et en discutant avec des clients ou mes collègues.
Wilmund, Gilbert, César, moi et le plus bel homme de la Terre
 Au moment des discours, Rolla a fait un parfait discours de commercial avec beaucoup d’aisance, en sortant quelques blagues que je n’ai pas compris et a fini le récit de notre changement de nom en disant « We chose "Define" because it shows that we do the cool shit ». C’est tout Rolla.
Rolla, Nilou et Anna
 Anthony a enchainé par un long discours d’ingénieur auquel personne n’a rien compris mais on a applaudit quand même. 
Anthony, le big boss
 Enfin Anna a fait un rapide discours très émouvant sur « la force d’une entreprise c’est ses employés », c’était très beau. Par contre, ils ont montré sur vidéoprojecteur la photo des nouveaux arrivants sauf que la photo avait été étirée sur l’écran, c’était hideux. Ils ont ensuite montré la photo de tout le personnel sous la nouvelle bannière Define, sauf qu’on nous avait dit de faire une grimace, c’était encore plus hideux. Pour finir, Anna a dit qu’elle jugeait que nous étions des employés heureux puisqu’elle ne pouvait pas travailler à notre heure de repas, tellement on faisait de bruit en rigolant dans la cuisine. Sans oublier que le slogan de notre équipe et que l’on entend toutes les cinq minutes dans l’atelier est « Okay,… » et nous avons répondu tous en cœur « Allright ! » (avec l’accent philippin, mexicain, français).

La team philippine : Meloy, Gérald, Gilbert et Wilmund
 Bref, après 5 flutes de champagne et 3 malheureux petit-fours, nous sommes rentrés tant bien que mal en taxi, avec chacun un sac-cadeaux de goodies Define, d’un demi de champagne et de bonbons (à moins que ce ne soit des cailloux décoratifs).

Le lundi suivant, Anna nous a offert deux énormes gâteaux pour nous remercier de nous être mis sur notre 31 et d’avoir fait tant d’impression devant les clients. Apparemment, elle a reçu beaucoup d’éloge de la part des invités et il semblerait qu’on soit une boite « cool » qui donne envie d’en faire partie.  Le principal c’est qu’on a eu du gâteau. Au passage, Rolla m'a dit que César et lui pensait que Christophe avait l'air russe. On va commencer à le savoir.

vendredi 4 novembre 2011

What's new in Sandringham

Samedi 5 novembre
Un petit message pour parler de tout et de rien.

Texmate devient Define

Cette semaine Texmate Intelligent Control est officiellement devenu Define Instruments. D'après ce que j'ai compris, Texmate avait été créée par une boite américaine puis avait pris son indépendance. Le changement de nom vient officialiser tout cela. En plus, ça sera moins compliqué pour les clients particulièrement débiles qui tapaient "Textmate" et tous ses dérivés dans Google. Sans compter, comme me l'a fait remarquer un ami, que Texmate, ça sonne un peu comme Sexmate...

 Bref pour fêter l'occasion, Texmate-Define organise une grande soirée dans un club où sont invités tous les clients ainsi que ses principaux atouts : son troupeau de philippins et associés. Une limousine viendra nous chercher à l'entreprise pour nous amener à la fête et un taxi sera offert pour nous ramener à la maison. Si c'est pas la classe! Bien sûr, nous avons ordre d'être sur notre 31. Carmelo mon collègue a alors annoncé qu'il porterait un beau polo avec son jean, ce qui lui a valu un regard meurtrier de la part d'Anna la patronne. Ce sera costume et robe de cockail. Youpi, je vais pouvoir sortir ma belle robe de gala et troquer mes Timberland contre des escarpins.

A la première annonce, nous avions été avertis qu'il n'y aurait probablement pas assez de place pour que nous amenions nos partenaires à la fête. Lorsqu'on nous a dit que, finalement, les partenaires pouvaient venir, mes collègues masculins ont été très déçus. J'ai appris par la suite qu'ils avaient tous prévu d'aller dans une boite de strip-tease après la fête.

Je vous raconterai comment ça s'est passé la semaine prochaine, la fête étant le 11 novembre.

La semaine du désespoir
Cette semaine, j'ai commencé le véritable boulot pour lequel j'ai été recrutée : non pas mettre des circuits un par un dans un testeur puis y coller des étiquettes, mais réparer et améliorer les testeurs en question. Vendredi dernier, on m'a donc confié le dinosaure des testeurs de Texmate, celui que tous les techniciens redoutent et haïssent. Anna voudrait que je teste environ 120 circuits qui sont en retard depuis un bon moment. Seulement voila, si ils sont en retard, c'est parce que le testeur à subitement arrêté de fonctionner la dernière fois que César a fait des tests. Il m'appartient donc de réparer le testeur pour pouvoir tester mes circuits en retard. "Easy peacy, take your time" me disent mes collègues (c'est leur philosophie) mais cela ne semble pas être la philosophie d'Anna.

Pour faire court, j'ai passé toute la semaine sur ce fichu testeur et mes collègues mexicain et philippin ne m'ont été d'une aide qu'anecdotique. Parfois, Anthony, le patron et créateur du testeur, passait dans le coin et jetais un coup d'œil rapide au testeur avant de dire quelque chose comme "it might be this or that, you might want to test this or try that". Au début, je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire pas "you might want" (tu pourrais vouloir faire ça) mais apparemment, ça veut dire "fais ça". La plupart du temps, il avait raison et j'étais assez déprimer de le voir résoudre en 2 minutes un problème qui m'avait pris 3 heures sans progresser.

Bref, le principal, c'est qu'après une semaine à m'arracher les cheveux, démonter, dessouder, ressouder, remonter, rebooter, allumer, éteindre, jeter par terre, insulter ou prier le testeur, celui a fini par fonctionner ! Je me suis sentie comme le maitre du monde quand mon testeur a marché et tous mes collègues, qui ont par ailleurs appris beaucoup de jurons français cette semaine, m'ont chaleureusement félicités. Je peux donc tester mes 120 circuits pendant toute la semaine prochaine. Bien entendu, d'après les 5 tests que j'ai déjà pu faire, je sais déjà que le testeur retombe en panne environ tous les 2 tests. Ca va être long.

"Glide like a swan on a lake"
Cette réplique est tirée d'une fameuse publicité kiwie pour la conduite accompagnée. Elle est très amusante et on y voit un père enseigner la conduite à son fils avec une grande patience malgré les rayures qui s'accumulent sur la voiture. Si je parle de ça c'est que nous venons de découvrir que depuis le mois d'août, les titulaires d'un permis étranger de plus de 2 ans peuvent être accompagnateur de conducteur Learner. Je sens que vous avez fait le lien dans vos neurones : Christophe peut conduire avec moi !

Ni une, ni deux, nous voila partis à la AA (automobile association) pour avoir confirmation de l'information et acheter une nouvelle carte d'Auckland, ayant perdu l'autre il y a 5 mois. Nous sommes ressortis avec la carte, des plaques "L" à coller sur la voiture et une assistance automobile que la vendeuse a réussi à nous vendre pour 90$. Maudis Indiens ! Il faut dire qu'on s'est laissé tenter, assez peu rassurés à l'idée que la Legacy puisse tomber en panne au milieu de rien (forte probabilité) et de devoir se trouver une dépanneuse nous-même.
La Legacy affublée d'une L-plaque

C'est ainsi qu'aujourd'hui Christophe a conduit pour la première fois sur les routes néozélandaises. Nous sommes allés faire les courses et nous en sommes revenus sans une égratignure malgré quelques serrement de fesses dans certains virages. Contrairement à la Twingo, la Legacy est un modèle de patience et de souplesse, on pourrait presque passer les vitesses sans débrayer, pour peu que Christophe pense à changer de vitesse de temps à autre. Je plaisante, il a très bien conduit, après quelques minutes à s'entrainer dans les rues désertes autour de chez nous.

Api Beurzdéï !
Demain, c'est l'anniversaire de Christophe ! Nous aurons tous deux 24 ans pour les 6 prochains mois, ça me fait sentir moins vieille. Pour l'occasion, je lui ai offert son rêve depuis que nous avons atterri : un vélo ! Sauf qu'ici, point de Décathlon, de Go Sport ou d'Intersport, et un vélo, c'est comme en 1914, ça se paye au poids de l'or. N'ayant pas beaucoup d'or sur moi, nous sommes allées dans un "magasin" de vélo d'occasion où, parmi les carcasses en divers états de décomposition, Christophe a trouvé son rêve.

Le voici heureux propriétaire d'un VTT vert, argent et rouille de marque inconnue (GT), sans fourche suspendue pour la modique somme de 300$ (180€). Vive la Nouvelle-Zélande, Joyeux Anniversaire mon lapin !
Le plus beau vélo du monde