Mardi 20 août
Aujourd’hui, et sans raison particulière, nous avons décidé de poser une semaine de vacances et de partir au Royaume de Tonga. Non seulement, c'était le pays du Pacifique pour lequel les billets d'avion étaient les moins chers, mais en plus, les baleines vont s'y reproduire tous les ans à cette période. Si les baleines trouvent ça bien, il n'y a pas de raison qu'on ne s'y plaise pas.
Bref, par ce matin bruineux, nous prenons péniblement la navette pour l'aéroport à 4h30. Une île paradisiaque, ça se mérite. A l'aéroport, je réalise que nous n'avons pas pris d'anti-moustique et j'en fais donc l'acquisition dans une boutique de l'aéroport. Par contre, le flacon fait plus de 100ml, c'est bien embêtant pour notre deuxième vol, il ne faudra pas oublier de le mettre dans la valise.
Trois heures d'avion plus tard, nous atterrissons à Fua'amotu, l'aéroport international de Tongatapu, l'île où se trouve Nuku'Alofa, capital du Royaume de Tonga. Vous suivez ? Le planning est serré, nous avons moins de 2h pour aller à l'aéroport domestique et prendre notre vol pour Vava'u, lieu de notre séjour, à 250km au nord. A l'aéroport, de grands panneaux expliquent qu'il est interdit de faire entrer de la nourriture, en particulier de la viande, ainsi que du matériel pornographique. C'est bien triste comme pays. Nous passons néanmoins la douane et le service sanitaire sans problème avec nos sandwichs au jambon.
Le problème est maintenant de trouver le terminal domestique. J'ai essayé de le repérer sur Google Maps avant de venir mais Google ne connaissait pas. Heureusement, les taxis connaissent et un minivan déglingué nous y emmène pour 5TOP par tête. Le TOP c'est le Tongan Pa'anga, ça vaut quand même 0,70$NZ, soit 0,40€. Ah oui, et à Tonga, on ne met pas sa ceinture et vu l'état des voitures, vaut probablement mieux être éjecté de la voiture en cas d'accident.
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L'aéroport domestique de Tongatapu |
Dans le taxi, le chauffeur nous annonce que le vol de ce matin pour Vava'u a été annulé pour cause de pluie. Avec Real Tonga Airline, les avions ne volent pas quand il pleut. Pour un pays tropical, c'est dramatique. 5 minutes plus tard nous sommes à l'aéroport domestique et, effectivement, le vol du matin a été annulé. Jamais de panique à Tonga, les passagers du matin sont invités à prendre notre avion (il a surement arrêté de pleuvoir) pendant que nous autres, passagers de l'après-midi, attendrons qu'il ait fait l'aller-retour jusqu'à Vava'u.
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La salle d'enregistrement, pas de problème pour les liquides dans le bagage à main |
L'attente annoncée étant de 3h minimum, nous "enregistrons" notre valise et je constate qu'il n'y aura aucun problème pour embarquer mon flacon d'anti-moustique dans mon bagage à mains. Puis nous nous installons confortablement au "café de l'aéroport". Des australiens ou kiwis près de nous grommellent en trouvant ce contretemps parfaitement scandaleux. Ils n'ont pas fini de souffrir à Tonga. De mon côté, je me suis bien renseignée, je m'attends au pire et on ne sera pas déçu.
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Le fameux café et nos boarding pass. |
Plutôt 4 heures que 3 heures plus tard, notre super avion revient nous chercher et nous embarquons tous joyeusement. Une fois à bord et harnachés, un message nous prévient "il pleut de nouveau à Vava'u, le mieux c'est que vous alliez prendre un café et on vous redonne des nouvelles dans 40 minutes ou une heure, malo aupito (merci beaucoup)". C'est reparti pour le café, où chacun a désormais sa place favorite.
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The avion for Vava'u |
Finalement, c'est à peine 35 minutes plus tard que nous sommes rappelés dans l'avion, sans que nous y croyons vraiment. Bonne surprise, l'avion décolle pour de vrai. Nous atterrissons à Vava'u, lieu de notre séjour, avec 5 heures de retard. C'est ce qu'on appelle le Tongan time.
Devant l'aéroport, force est de constater que personne de la guesthouse n'est venu nous chercher. Fort heureusement, il y a un réseau téléphonique à Vava'u et je peux envoyer un texto au proprio. Celui-ci rappelle et me dit qu'il ne savait pas que nous venions vraiment mais qu'il envoie quelqu'un. Du moins c'est ce que j'ai cru comprendre avec l'anglais approximatif de mon interlocuteur et environ de 2 secondes d'écho. Autour de nous, presque tous les hôtels sont venus chercher leurs clients. Il reste avec nous 2 couples qui vont à un hôtel différent et un sympathique tongien passant par là propose de les emmener. Nous refusons le covoiturage et attendons donc seuls notre hypothétique chauffeur.
Et alors que nous commencions à abandonner tout espoir, un minivan en relativement bon état (un seul éclat sur le pare-brise) se pointe. C'est Lee, notre hôtesse. "Ah c'est dingue ! On n'avait aucune idée que vous arriviez aujourd'hui, on n'a jamais reçu votre confirmation." Nous montons, Christophe attache sa ceinture, ce qui a l'air de vexer un peu Lee et nous repartons ! Sur le chemin, Lee nous parle de la guesthouse, qui vient finalement de réussir à ouvrir malgré la lenteur des autorités locales à leur attribuer une licence. On compatit.
Nous arrivons à la guesthouse, Isi, le fiancé de Lee a allumé plein de bougies, c'est adorable. Lee nous explique que la "fale", bungalow traditionnel tongien, que nous voulions louer, n'est pas encore construit. A la place, ils nous ont mis dans une petite beachhouse. C'est une maisonnette avec une cuisine, une chambre et une salle de bain. Le méga luxe à Tonga. Bon, il n'y a pas d'électricité, juste une lampe solaire et des petits luminions à pile. La salle de bain est alimentée en eau de pluie et pour ne pas gâcher l'eau douce, les toilettes se nettoient en y vidant un seau d'eau de mer que l'on va remplir sur la plage à marée haute. Enfin, la cuisinière à gaz ne marche plus depuis qu'on leur a volé le flexible entre la bouteille et la gazinière. Sinon, c'est parfait.
Comme nous mourrons de faim, nous passons tout de suite au restaurant de la guesthouse, une grande terrasse couverte traditionnelle, avec du sable au sol, le pied. Notre venue étant complètement imprévue, Isi s'excuse de n'avoir que du curry de poulet à nous offrir. C'était le meilleur curry de poulet qu'on ait jamais mangé. Lee nous explique qu'Isi était le cuisinier du roi de Tonga lorsque celui-ci venait à Vava'u. Ca donne envie d'être roi de Tonga. Il se trouve que nous ne sommes pas les seuls à diner ce soir. Une nuée de moustiques nous trouvent très à leur goût et je suis couverte de piqûres en moins d'une heure. Isi construit une forteresse de tortillons anti-moustique autour de moi mais ça n'a pas l'air de les arrêter. La semaine va être dure.
Nous parlons des activités que nous voulons faire cette semaine. Il y a bien-sûr l'incontournable "nage avec les baleines". Isi connait justement le meilleur bateau, le plus rapide et tout, ils nous emmènera demain faire la réservation... quand il se réveillera...vers 16h... Ah bon bon. Bah en attendant, nous allons nous coucher aussi ! (à suivre).