samedi 23 juillet 2011

911 ! 911 !

Urgent ! Demandons rapatriement de toute urgence !
Christophe vient de se couper en essayant d'ouvrir le paquet de fromage avec un couteau à beurre.
Quand il appuie très fort sur son doigt, il y a même une trace rouge qui apparaît.

Merci d'avoir suivi nos récit jusqu'ici mais notre aventure s'arrête en cette tragique soirée.

Adieu monde cruel.

lundi 18 juillet 2011

Karekare la gadouilleuse


Dimanche 18 juillet

Je viens de réaliser qu’une légère ellipse temporelle s’est glissée dans mon précédent récit : ce n’est pas le lendemain du bal que nous nous sommes levés à 8h mais le dimanche, soit, le surlendemain. Il n’empêche que ça fait quand même tôt pour un dimanche, même quand on se lève à 11h30 toute la semaine. 

Bref, aujourd’hui le monsieur de la météo a dit qu’il allait faire beau, et comme c’est la première fois depuis 10 jours, ça se fête. Aujourd’hui, Christophe ne passera pas sa journée en pijama sur le canapé à user une montagne de piles pour sa manette de Xbox. Aujourd’hui, nous allons à Karekare ! 

Dès 9h, nous sommes donc dans la voiture, la bouteille d’eau dans mon sac à dos, et la piquenique dans celui de Christophe. D’après Google Maps, il y a 50km d’ici Karekare. Je compte donc une heure en prévoyant large.

Une heure et quart, une pause-pipi, trois demi-tours et de nombreuses insultes envers les panneaux plus qu’approximatifs néozélandais plus tard, nous sommes à Karekare ! Admirez le panorama depuis le parking ! Pour un peu, on resterait dans la voiture. La colline que l’on voit s’appelle Zion Hill (231m) et c’est la première partie de la rando que j’ai concoctée hier, pendant que Christophe se resservait une troisième fois du cheddar.

C’est parti pour une boucle de 8km à travers le bush, la fôret tropical, les marais et enfin, le retour par la plage de Karekare, celle-là même où à été tournée « La leçon de piano ». Si vous ne vous êtes pas endormi devant le film, vous reconnaîtrez peut-être  la plage sur les photos.

La première demi-heure se passe plutôt bien même si on en prend plein les jambes. Les néozélandais ne font pas dans la demi-mesure alors quand ils ont décidé de tracer un chemin qui mène jusqu’en haut de la colline, ils l’ont tracé tout droit. Ils ont quand même planté un ou deux bancs avec vue sur la crique de Karekare. « Aqueu c’est beau ! » comme dirait Jonnhy. 
Baie de Karekare

Ensuite, ça devient Fear Factor. D’abord je commence par une crise d’hypoglycémie sortie d’on-ne-sait-où et je me retrouve à ne plus pouvoir faire un pas. Rassurez-vous, comme dans la pub : un mars et ça repart, sauf que j’ai remplacé le mars par une barre de céréales mais je suis repartie quand même. Et voilà qu’à peine avons-nous fait deux cents mètres que le terrain devient étrangement humide, puis mouillé puis carrément boueux. 

Nous suivons les traces de gens passés avant nous et nous repérons dans les longues trainées de boue les marques de glissades peu ou pas contrôlée.  Christophe est derrière moi et s’inquiète « Glisse pas poussin hein ! »…..Swiiiiiiip… « AAAAaaaaHHhhh » …. Splouich ! Christophe s’étale de tout son long dans la boue. Heureusement, il tombe du côté gauche et épargne son reflex. Je prends bien le temps de sécuriser ma position en enfonçant les crampons dans les fougères voisines avant de prendre une photo de mon pauvre lapin tout crotté. 
Bain de boue gratuit

Bientôt, nous quittons le bush et son chemin boueux pour la forêt et son chemin toujours boueux, voire pire. Christophe ne fait plus aucun effort pour éviter la boue et fait de gros « Smoutch-Smoutch » à chaque pas. J’essaye encore un peu de lutter contre les éléments avant de m’enfoncer jusqu’à la cheville dans une flaque particulièrement vicieuse et manque d’y laisser ma chaussure. Finalement, c’est assez rigolo de marcher dans la boue et faire des glissades, ça rappelle la jeunesse. 

Mais bientôt, on ne fait plus les malins. On est arrivé en haut de la colline et quand on ne peut plus monter, il faut descendre, toujours dans la boue. Des arbres providentiels semblent disposés exprès pour rattraper les glisseurs et il nous arrive plusieurs fois de nous suspendre à une branche avant d’oser poser les pieds pour le pas suivant. Je suis particulièrement fière de mon sens de l’équilibre jusqu’à ce que la gravité impose de nouveau sa loi et je me retrouve à mon tour à quatre-pattes dans la boue.

Enfin, nous arrivons à un charmant petit ruisseau que nous franchissons à gué en profitant pour rincer un peu nos chaussures. Admirez un peu mon jean et mes chaussures ! Heureusement qu’elles sont déjà beiges d’origine. Quant à nettoyer les chaussures, autant pisser dans un violon, comme dit le proverbe, puisque le chemin repart du ruisseau toujours aussi boueux voire plus. 

Enfin, après une heure descente à pas prudents à travers la forêt, nous nous retrouvons de l’autre côté de la colline Zion et nous retrouvons le bush. Encore 10 minutes de marche et nous sommes tout en bas. Le terrain s’est transformé en marécage et le chemin est maintenant constitué d’un ponton de bois qui affleure à peine de l’eau, quand il affleure. 
Le ponton un poil trop court

D’ailleurs, à la fin du ponton, les constructeurs ont dû voir un peu court et le ponton n’affleure plus du tout du tout. Nous rangeons précautionneusement nos appareils photos et nous franchissons les flots, tels Moises et la mer Rouge. Qu’est ce que je suis cultivée. 
I beleive I can fly...plouf
 Après les marais viennent les dunes, et comme le sable blanc c’est trop surfait pour la Nouvelle-Zélande, le sable est noir et il brille. En haut de la dune, nous avisons un couple de canard assez volubile et comme il est presque 13h, ça nous donne faim. Nous étendons notre cape de pluie sur le sable et nous préparons nos sandwichs. Je sors mon Laguiole pour nous couper du fromage et il faut bien constater que la Nouvelle-Zélande a encore frappé : il est tout rouillé. Ca nous fera donc des sandwichs jambon-tétanos. Un bon coup de vent plus tard, et nous voilà avec des sandwichs jambon-tétanos-sable noir. Vive la nature. 
Double cheese burger supplément sable
 Après un sandwich bien étouffant, nous repartons en direction de la plage pour voir la mer de Tasmanie et ses énormes rouleaux. Nous comptons tracer tout droit à travers les dunes mais c’est sans compter sur les marécages qui nous encerclent toujours. Nous suivons donc ce qui semble être une vieille piste de quad en se sentant rassurés lorsque nous trouvons des traces de pas qui vont dans la même direction. « Au moins d’autres gens sont passés par là, on n’est pas perdus ». « Sauf si on retrouve leurs corps desséchés dans 5 minutes ». Beuuuh. 

Enfin nous atteignons la plage ! En plus d’être célèbre pour un film qu’aucun kiwi n’a jamais vu, c’est aussi un des meilleurs spots de surf de la côte ouest, et pour cause : les rouleaux sont gigantesques et la mer fait un vacarme assourdissant. Les courants marins sont aussi très forts et il est interdit de se baigner en dehors des drapeaux et sous la surveillance d’un sauveteur. 

Le spectacle est assez extraordinaire : la plage est immense, entièrement bordée par des falaises, et avec le soleil, une brume sort de la mer et plonge le panorama dans un flou irréel. Qu’est ce que je cause bien ! C’est le moment d’ôter ses chaussures aussi trempées à l’intérieur qu’à l’extérieur et laisser le sable noir brulant et l’eau salé chouchouter mes ampoules sanguinolentes. 
La plage de La leçon de piano

Si si, c'est la même on vous dit !



 Il nous faut encore une bonne demi-heure de marche pour rejoindre la plage principale de Karekare ou nous retrouvons un bon nombre de promeneurs. Il est 14h30, nous en avons plein les pattes : « on fait la balade jusqu’à la cascade ? » « Bof, la flemme » « Ouais, pareil ». Nous retournons au parking pour retrouver notre voiture presque complètement bloquée par un crétin garé en travers. On ne peut pas dire que notre break soit conçu pour  les manœuvres et il faut bien 10 minutes de tortillage et d’insultes qui font bien rire d’autres touristes français pour sortir la voiture.


Nous rentrons sur Auckland en beaucoup moins de temps qu’il en a fallu pour venir et nous nous déshabillons sur le pas de la porte avant d’aller se laver les pieds dans la douche. Les chaussures et les jeans sont couverts de boue, ça va demander un sacré travail de les nettoyer. Au vu de l’état de mes chaussures de rando, je pense qu’elles ont rendu leur dernier souffle après 7 années de bons et loyaux services, paix à leurs âmes. 

Ainsi s’achève notre escapade dominicale. Nous sommes assez émerveillés de voir les décors que la Nouvelle-Zélande peut offrir à tout juste une heure de voiture d’Auckland. Encore une sortie à mettre sur la liste lorsque les parents viendront nous voir, en espérant quand même que le chemin aura un peu séché d’ici-là.

dimanche 17 juillet 2011

Bastille Day en hiver

Vendredi 15 juillet

Ce soir, c’est le bal de notre fête nationale! Pour le 14, Auckland avait changé l’éclairage de la Sky Tower en Bleu-Blanc-Rouge. Ils sont gentils les kiwis mais ce n'est pas ça qui va nous empêcher de leur mettre la pâté pour la RWC. Le bal est organisé par Auckland Accueil, une association française, dans une salle des fêtes de Freemans Bay.

Comme les bus sont un peu capricieux, surtout la nuit, nous avons décidé d’y aller en voiture et puis quitte à ne pas pouvoir boire, autant en faire profiter les autres : nous sommes passés chercher Nelly, une amie française très bavarde, chez elle. 

Bien évidemment, un bal, ça se prépare et, pour une fois, je n’étais pas trop stressée pour ma tenue. On ne change pas une équipe qui gagne donc j’avais décidé de remettre la même robe, faire la même coiffure et porter les mêmes chaussures que pour le BECA ball et voilà. C’est seulement 15 minutes avant de partir, voyant Christophe toujours dans son jean troué et son blouson de ski, que je lui demande si il compte se changer.
- « Me changer ? Pourquoi ? »
- « Je ne sais pas, peut-être pour être élégant au bal »
- « On n’est pas élégant pour un bal du 14 juillet, c’est un truc pour finir rond comme une queue de pelle et rouler sous les tables, tout le monde sera en jean. »

Là, un doute affreux m’assaille : et si il avait raison, si j’étais la seule à y aller en robe de soirée, j’aurais l’air ridicule, mais c’est terrible ! Voilà à peu  près la chaine de pensées qui a traversé mon esprit à ce moment là. Vite ! Je saute sur mon pc où je vois Nelly connectée !
- « Nellyyyyyyyy ! Tu vas porter quoi ce soir ? Christophe compte y aller en jean ! »
- « Euh, moi aussi je suis en jean. »

AAAAAaaaaaaaaaah ! Panique à bord, il faut tout reconsidérer ! Faut que je trouve quelque chose de casual pour ne pas avoir l’air déguisée, mais suffisamment élégant pour me différencier de la populace tout de même. Finalement, j’opte pour une robe-pull rouge, une ceinture large et des escarpins noirs, c’est classe mais pas trop. Cette fois, c’est Christophe qui n’est pas content parce qu’il se trouve trop pouilleux comparé à ma tenue (moi être contente). Du coup, effort suprême, il troc son jean troué contre un jean intact, épatant.

Finalement, à 19h nous récupérons Nelly devant chez elle, à 19h20 nous sommes perdus dans Auckland et à 19h30 nous sommes dans la place ! Par contre, nous n’avons pas de liquide pour payer les consommations. Christophe est désigné volontaire pour trouver un distributeur pendant que nous entrons nous mettre au chaud (c'est l'hiver, rappelons-le). 

Dans la salle, il y a facilement 300 personnes, ça fait bizarre d’entendre parler français tout autour de soi. Il faut se rappeler que les gens peuvent nous comprendre et que ce n’est donc pas le moment de lancer des commentaires comme « t’as vu la grosse en mini-jupe ? Il y a vraiment des gens qui n’ont pas de goûts ». Si vous vous posez la question : oui  c’est typiquement le genre de remarque que je fais, surement un héritage familial (je ne désigne personne). 

Lorsque nous arrivons, des musiciens sur scène font une démonstration de percussions. C’est rythmé mais on ne s’entend plus parler. Un peu plus tard, c’est une démonstration de danse tahitienne, et plus aucun mâle dans l’assistance n’a envie de parler, hypnotisé par les mouvements rapides des hanches des danseuses. La fréquence est assez impressionnante et on peut comprendre que les premiers explorateurs de Tahiti n’aient jamais eu envie de rentrer après ça. 

Lorsque Christophe nous rejoins, nous allons nous prendre un verre au bar. Comme je n’ai le droit qu’à un seul verre, j’opte pour du côtes-du-rhône, un vrai de vrai avec l’étiquette en français. Christophe et Nelly choisissent une bière 33 Export, les pauvres. 

Dans la salle, les tahitiennes ont été relayées par des mamies en panoplie bretonne et font une démonstration de danse sur fond de musique bretonne remixée en techno.  C’est tout de suite bien moins hypnotisant. 

Enfin, les démonstrations s’arrêtent, on chante rapidement le premier couplet de la Marseillaise et c’est parti pour le bal !  Par contre, notre DJ n’est pas une perle. La majorité de son répertoire est composé de chansons rock américaines et notre fibre patriotique s’en trouve choquée. Comment ? Point de danse des canards ? Et la chenille alors ? Claude François ? Non rien de tout ça. Bon finalement on danse aussi bien sur du « YMCA », du «Twist and Shout » et des Black Eyed Peas. 

Alors que la salle est chauffée à blanc, que tous les danseurs sont sur la piste, les organisateurs décident d’annoncer les gagnants d’une tombola dont tout le monde se fout, et la fièvre retombe un peu comme un soufflé. Nous décidons de faire un tour aux étals de nourriture. Le choix est cornélien entre le croque-monsieur, un cassoulet maison, des sandwichs baguette-jambon de pays et des galettes sucrées et salées. Finalement, nous voyons passer une assiette de tartiflette sous notre nez et notre choix est fait. 

Malheureusement, c’était la dernière assiette et la prochaine fournée est dans une heure ! Ce n’est que partie remise, nous nous rabattons sur un petit sandwich au jambon cru en attendant.

Il y a pas mal de monde dans la salle et je crois plusieurs fois reconnaitre des silhouettes, avant de regarder de plus près et me rendre compte de mon erreur. A un moment, je pense reconnaitre l’un de nos ancien camarade de classe et plus je regarde, plus il lui ressemble. Du coup je tente le tout pour le tout et me plante devant lui. Plus aucun doute possible, c’est bien Grégoire Gaume, surnommé « RTT » pour de nombreuses raisons. Grégoire nous explique qu’après 7 ans passés à l’EMN sans succès, il est maintenant à Centrale et passe son stage de fin d’étude à Auckland, avec sa copine espagnole. Normal.

Nous le présentons à nos connaissances d’Auckland, ainsi qu’à Ismael, le collègue de mon oncle que nous avons retrouvé à Auckland. Le monde est vraiment minuscule.

Après tant d’émotions, nous retournons danser sur le rythme des « Démons de Minuit » et de « Cotton Eyes Joe », en faisant tout de même une petite pause pour la tartiflette qui est enfin prête. Nous faisons aussi un tour sur scène pour se prendre en photo à Paris. Remarquez l'écharpe de Christophe, c'est moi qui l'ai tricotée. Il faut dire que j'ai temps d'apprendre le tricot en attendant de trouver un job. Par contre, va falloir trouver un moyen pour empêcher le point jersey de rouler, c'est pas pratique.

A minuit, la fête se termine déjà et nous rentrons à la maison, tels des Cendrillons en Subaru Legacy. Nelly veut absolument que je la dépose n’importe où sur Dominion Road en disant qu’elle ne veut pas nous déranger et qu’elle peut tout à fait faire les 3km jusqu’à chez elle à pieds. Heureusement, elle est tellement pipelette que j’arrive à détourner son attention jusqu’à ce qu’on soit arrivés chez elle. 

Deux minutes plus tard, nous sommes à la maison et nous sautons dans nos pijamas en ayant réglé le réveil pour 8h le lendemain. 

Que va-t-il nous arriver le lendemain ? Pourquoi se lèvent-ils si tôt un dimanche ? Pourquoi est-ce que Barbara dort dans un pijama intégral en flanelle bleu layette avec des petits moutons de toutes les couleurs qui font « Bââââââah » ? 

La réponse dans notre prochain article. Bon pour le pijama, c’est parce qu’il fait froid et qu’on a encore rien inventé de plus fantastique que la flanelle pour dormir au chaud.

mercredi 13 juillet 2011

Questions pour un ingénieur


Lundi 11 juillet

Ce soir, il y a le quizz de charité d’Ingénieur Sans Frontière, organisé dans un bar du centre-ville par BECA. Derceto, cherchant des victimes à désigner volontaires pour le quizz, a tout naturellement inscrit Christophe dans la liste des participants.

Nous voilà donc dans la grande salle du Blue Stone Room Bar, après s’être tous retrouvés tant bien que mal, mon portable ayant décidé de ne plus fonctionner pour la soirée. Nous sommes 6 dans notre équipe : 5 employés de Derceto et moi, nous sommes les Derceto Dominators. 
Voici, dans l'ordre, Mickael, Kate, Bud, Christie et Christophe.
Autour de nous, il y a une douzaine d’autres équipes.

Le temps que  tout ce petit monde se paye une pinte et le jeu commence. Il y aura 8 séries de 10 questions, plus deux questions bonus. A chaque fin de série, il y a un indice pour deviner la réponse à une des questions bonus. Nous devons aussi écrire nos réponses sur une feuille et la rapporter au jury. L’équipe qui donne le plus de bonnes réponses à une série gagne un lot d’une bouteille de vin blanc. Chouette, du vin néozélandais.

La première série de question porte sur les sciences et la nature. Nous nous en sortons plutôt bien, même si Christophe a du mal à comprendre le principe de la compétition et hurle les réponses à chaque fois qu’il en trouve une. Tous nos voisins ont ainsi su que le principe que faisait changer la perception d’un son émis par un objet en mouvement était l’effet Doppler et se sont empressés de le marquer sur leur feuille. Nous ne nous en sortons pas si bien avec la question suivante : « Qu’est-ce que la frigophobie ? ». Nous n’en avons aucune idée mais nous faisons remarquer à nos partenaires que « frigo » en français veut dire « réfrigérateur ». C’est donc tout naturellement que Kate marque sur la feuille que la frigophobie est la peur des frigos. 

La deuxième série porte sur le sport. Christophe et moi ne sommes d’aucune aide mais Bud connait pratiquement toutes les réponses. J’essaye de participer à une des questions « Dans quel sport la Nouvelle-Zélande a été vainqueur pour la première fois en 1995 ? », mais au moment où j’allais proposer haut et fort « le rugby », Christophe m’a bâillonnée. Plusieurs autres questions portent sur le cricket mais je ne vois pas en quoi le cricket a sa place dans la section Sport.

Pour la troisième série, Christophe et moi roxxons comme des poneys, c’est la série « Food and Beverage ». Je reconnais que c’est de la triche d’avoir des français dans son équipe quand les questions sont « quelle viande est l’Escargot ? (en français dans le texte)», « de quel pays vient le clafoutis (toujours en français dans le texte) », et pour moi « comment s’appelle la soupe vietnamienne à base de nouille ?» qui est bien évidemment le pho. Par contre, l’une des questions est de la pure tricherie : « comment appelle-t-on un plat cuit deux fois ? ». Le jury précise alors que ce n’est pas un mot français, alors que la réponse sera « biscuit » (bi-cuit). Le principal étant que nous gagnons la bouteille de vin à cette série.

Je ne me souviens plus très bien de la suite des séries, probablement parce que nous stimulons notre cerveau à grand renfort de pinte (surtout Christophe, sans vouloir dénoncer). Je crois qu’il y a eu une série « actualité ». Heureusement que Christophe était saoul puisqu’il continuait à crier les réponses mais elles étaient fausses. Au passage, des plateaux de fritures à grignotter sont offerts par Ingénieurs Sans Frontière mais ce n'est pas terrible.

Suit une série Géographie à faire pâlir un collégien : « Quelle chaine de montagne n’est pas en Europe : Atlas, Pyrénées, Apennins, Caucase ? » ou « Quel est le nom du volcan qui a fait chier tout le monde l’an dernier : Eyjafjallajökull, Ujsghhseihgeslseln, BHsqofehsbq, Tchiktchikbouboum ?» ou « Quel continent a le plus de pays souverains? ». Easy win pour cette série.

Malheureusement, nous avons moins de succès avec la série Divertissement. Nous n’avons aucune idée du prénom du fils illégitime de Schwarzenegger ou de l’age de Jessica Simpson ou encore de la raison qui a poussé tel chanteur à rentrer en Nouvelle-Zélande.  Finalement, nous ne nous en portons pas plus mal. 

La série Ingénierie se passe bien mais toutes les équipes sont à peu près égales.

Enfin, une série fourbe comme les anglo-saxons les aiment : « Listez les pays (hors-UE) qui produisent plus d’un million de barils de pétrole par jour (ou an, je ne sais plus) » avec pour règle qu’à la moindre réponse fausse dans la liste, tous les pays cités après l’erreur ne seront pas comptés dans le score. Je crois qu’on a eu 6 réponses justes, jusqu’à ce qu’on propose Oman, qui ne fait pas parti de la liste. Pour info, je crois me souvenir que les bonnes réponses étaient Emirats Arabes Unis, Koweït, Arabie Saoudite, Iran, Iraq, Lybie, USA, Russie, Venezuela, Canada, Chine, Mexique, Nigéria, Quatar…

Pour la dernière série spéciale New-Zealand, Christophe et moi nous contentons de rester les yeux dans le vague à manger les restes de fritures. 

Le quiz se termine là, et nous sommes… avant-derniers ! Pour notre défense, ce qui a fait notre force a aussi été notre faiblesse, surtout pour la dernière série : aucun de nous six n’est kiwi. Seul Budika est citoyen néozélandais. Kate est australienne, Christie est américaine, Mickael est asiatique (désolée) et nous sommes français. Au moins, nous avons bien rigolé et j’ai appris un nouveau mot : « to streak » qui veut dire « courir nu sur un terrain de sport ». La bouteille de vin a fini dans la cuisine de Derceto puisque personne n’en a voulu. Nos coéquipier ont bien essayé de nous l’offrir par pure générosité mais nous nous en sommes tirés en prétendant ne pas boire de vin, ce qui n’est pas si éloigné de la vérité.

Voilà, voilà, prochaine sortie : le bal du 14 juillet, qui aura lieu le 15, comme d’habitude.

dimanche 10 juillet 2011

Alasdaire aurait dû se taire

Mon entretien d'aujourd'hui m'a fait repenser à un fait divers qui a bouleversé la Nouvelle-Zélande dernièrement.

Je vous présente Alasdaire Thomson, directeur de la Employers and Manufacturers Association, c'est à dire de l'association des plus grosses boites néozélandaises (plus de 20 personnes, hinhinhin).
 Ce bon monsieur a défrayé la chronique en disant à la radio que "si les femmes sont moins payées que les hommes c'est parce qu'elles sont moins rentables, vu qu'elles ont des problèmes de santé féminins tous les mois"...

Le pauvre homme n'aura fait qu'exprimer tout haut ce que la plupart des cadres dirigeants pensent tout bas, mais pas de bol, il l'a dit à la radio. Comme d'habitude, il ne se passe tellement rien en NZ que le moindre cailloux dans la marre provoque un raz-de-marée. Air New Zealand a donc décidé de ne pas renouveler son adhésion à l'EMA, une politicienne a fait un grand discours moralisateur et Alasdaire a bien-sûr été viré, quoiqu'un peu tard à mon goût.

Pour revenir à mon entretien, une des questions du formulaire me demandait si je n'avais pas de problème de santé qui puisse m'empêcher de travailler correctement. J'ai failli cocher "oui" et faire une petit blague, mais je me suis retenue.

Voila, voila !

Mon entretien

Lundi 11 juillet (comme le temps passe!)

Aujourd'hui, et à peu près 2 mois après avoir postulé à une offre, j'ai passé un entretien.

La boite s'appelle Fusion Transactive et ce n'est pas avec leur site internet que vous comprendrez ce qu'ils font. Avec tous leurs développeurs, ils pourraient se fendre d'un joli site quand même!

Bref, à ce que j'ai compris, ils créent des solutions électroniques et informatiques de paiement pour les stations essence. Ils se sont même lancés dans le top moumoute de l'évolution : les stations essence 24/24h autonomes.
Le type avec qui j'ai passé l'entretien était tellement enthousiaste pour cette nouveauté que je n'ai pas eu le courage de lui dire qu'il y avait déjà des milliers de stations essence comme ça en France.

Mon recruteur était un sympathique monsieur d'une cinquantaine d'année, à le bedaine prononcée et portant un polo comme ma maman les deteste : avec le col tout flagada.
Après avoir passé 10 minutes à me parler de la boite, j'ai eu une interro de langage C. Heureusement, j'avais été prévenue avant donc j'avais passé tout le weekend sur le SiteDuZéro à réviser et à découvrir le C.
Grand bien m'en a pris, je pense que je m'en suis plutôt bien sortie. IL y avait même des questions ouvertes de type : "A quoi sert le mot-clé Static en C". J'espère qu'ils comprendront mon anglais.
Le test a duré 15 minutes puis le recruteur m'a donné un formulaire à remplir avec mes coordonnées, mes antécédents judiciaires et le salaire que je voulais.

Enfin, il m'a demandé si j'avais des questions, sous-entendant que si j'en avais pas, l'entretien était fini. Ca m'a donné l'occasion de lui demandé en quoi consistait le poste, au cas où ça aurait son importance.
De ce que j'ai retenu, c'est un poste de développeur en C/C++, pour faire du code d'assez bas niveau sur leur plateforme. Il y aura aussi un peu de veille technologique, ce qui est assez ironique d'un point de vue néozélandais. Ca revient à leur annoncer que le briquet a été inventé depuis le silex.


J'en ai aussi profité pour demander combien j'avais de concurrents. Apparemment, 30 personnes ont répondu à l'offre, 18 ont été retenue pour le premier entretien et il y aura une sélection puis un deuxième entretien pour ceux qui restent dans les semaines à venir. En néozélandais, ça veut dire que j'aurais des nouvelles vers Noël.

Voila pour l'entretien. Comme vous avez pu le remarquer, à aucun moment le recruteur ne m'a parlé de mes expériences, de mes motivations ou de mes attentes. Christophe en a déduit que la sélection se fera donc uniquement sur le test :( .

En parlant de Christophe, mon entretien s'étant terminé vers 11h40, nous avons déjeuné ensemble. Comme nous n'avions pas été malade depuis longtemps, nous avons décidé d'aller au McDo pour un double BigMac. Pour notre défense, nous comptions aller au Wendy's, un autre fastfood mais le burger y coutait 12$ l'unité alors qu'à McDo, nous avons eu notre menu double BigMac + frite moyenne + boisson pour 11$. Il faut faire des économies. 

dimanche 3 juillet 2011

Au bal masqué Ohé Ohé !

Samedi 2 juillet

Ce soir, nous allons au bal. BECA, la boite mère de celle pour laquelle travaille Christophe, organise un « Masquerade Ball » pour tous ses employés et ceux de Derceto. C’est exactement le genre d’évènement qu’il faut pour m’empêcher de dormir les deux semaines précédentes : qu’est-ce que je vais porter ? Que veux dire Masquerade ? Juste le masque ou un costume complet ? Est-ce que c’est censé être rigolo ou esthétique ? Un masque complet ou juste un loup ? Est-ce qu’on va devoir danser ? Je ne sais pas danser, et si quelqu’un m’invite à danser ? Et des questions plus pratiques : est-ce qu’on aura à manger ou est-ce qu’il y aura juste des petits-fours ? Comment va-t-on s’y rendre ?  

Evidemment, à chaque fois que je pose une question à Christophe sur le déroulement de la soirée, il me répond qu’il n’en sait rien. A chaque fois je lui demande, exaspérée, comment il peut ne pas avoir parlé de ça avec ses collègues ? Un bal devrait être le principal sujet de conversation au moins un mois avant la date de l’évènement. Apparemment, ce n’est pas le cas chez les hommes. 

Le weekend précédent, nous avons été acheter un masque. Nous avons trouvé une boutique de déguisement et de matériel d’art en tout genre sur Dominion Road, à 10 minutes de chez nous. A peine étions nous entrés que nous tombions sur des collègues de Christophe. Ca me rassure un peu, au moins on est sur la bonne voie. Je déchante un peu quand je vois le collègue en question s’extasier devant un masque de pirate et un chapeau assorti. Huum ce n’est pas ce que j’imaginais. Christophe commence aussi à s’enthousiasmer sur un masque intégral en forme de tigre. Je le menace de ne pas aller au bal s’il porte un truc aussi laid. De manière générale, il n’y a pas un grand choix de masque et ils sont tous assez hideux.
Finalement, nous ne ressortons du magasin qu’en ayant acheté un crayon-fusain pour Christophe. 

Heureusement, nous avions repéré un autre magasin de costume en centre-ville donc nous ne sommes pas perdus et nous prenons la route d’Auckland d’un pas assuré. 

A peine avons-nous fait 200 mètres que j’avise une petite boutique-bazar tenue par un Chinois de l’autre côté de la rue. Un étale sur le trottoir affiche des boas en plumes bigarrés, il y a fort à parier que nous trouverons des masques dans cette boutique. Effectivement ! Victoire ! Parmi la dizaine de masques, nous trouvons exactement que nous cherchions, ou plutôt ce que JE cherchais. Christophe choisi un masque rouge et or et je trouve un masque argenté muni d’un petit plumeau bleu-canard, comme ma robe ! C’est parfait, pour 4$, nous voilà paré pour le bal. Bon, en fait, il me manque une pochette de soirée et un boléro au cas où il ferait frais. 

Le jour J, j’ai trouvé ma pochette pour 9$ au sacro-saint Kmart et un boléro pour 30$ au Farmers, une sorte de BHV-GallerieLafayette. Le ticket du bal indique que des rafraichissements commenceront à être servis à partir de 18h30. Je ne sais pas trop si ça veut dire qu’on doit y être pour 18h30, ce qui est un peu tôt, ou si c’est juste une indication et on peut arriver plus tard. De toute façon, nous rentrons des courses à 17h30 donc on ne sera pas en avance.

Vers 18h30, je suis presque prête (si, si !) et Christophe commence à se changer en costume. Il sort alors son beau pantalon de costume du placard et force est de constater qu’une nouvelle civilisation a commencé à se développer dessus. Le pantalon est presque entièrement recouvert de longs poils et de petits flocons de moisissures. La Nouvelle-Zélande a frappé ! Avec 70% d’humidité les jours secs, impossible d’échapper à la malédiction des moisissures de placard. Le temps de faire un rapide inventaire de ce qui  été touché, nous sommes soulagé de voir qu’il n’y a que le pantalon et une paire de mes chaussures qui ont commencés à être colonisés. On réglera ça demain, ce soir, c’est le bal !

Nous nous rendons en centre-ville dans notre rugissante Subaru, qui a encore inventé un nouveau bruit bizarre : maintenant, le volant grince quand on le tourne. Brave bête. Un fois en centre-ville, le défi est de se garer. Nous ne faisons pas dans la fantaisie et nous optons pour le parking du Convention Center dans lequel se déroulera le bal, mais le parking est bondé, nous ne trouvons finalement une place qu’au 5ème étage. Je dois dire qu’il est particulièrement peu pratique de tourner dans un parking avec un break. Vive les Twingo !

Sur les 300 mètres qui nous séparent du centre, nous croisons déjà dans la rue pas mal de gens bien habillés et masqués. Me voilà rassurée, les hommes sont en costume et les femmes ont des robes de soirée élégantes mais pas exubérantes, nous n’auront pas l’air complètement idiot. Dans l’escalier, nous croisons un collègue de Christophe que j’avais déjà rencontré à une beuverie BECA et qui porte un maquillage extraordinaire pour compléter son masque. 

Il est 19h00 et nous avons tout juste raté le cocktail de bienvenu, maintenant, les invités entrent dans la salle de bal. Nous les suivons et nous nous retrouvons assez époustouflés devant la salle. Il y a plus de 50 tables d’une dizaine de personnes, joliment décorées de structures en plumes d’autruches et de faisans. Une armée de serveurs masqués s’affairent pour servir à boire et prendre les commandes. Wouhou ! Il y aura bien un diner de servi ! 

En fait, nous n’avons pas très faim, nous avons profité des courses pour manger un Picnic. C’est une barre chocolatée dont nous avons tellement vu la pub à la télé que nous avons voulu y goûter. Christophe connait la pub par cœur : on y  voit un jeune homme avec une barre de Picnic et le narrateur raconte que Tim, va essayer de la manger avant la fin de la pub, mais qu’il y a tellement de noix, de chocolat et de caramel qu’il n’y arrivera pas. Je sais, nous sommes des victimes de la publicité et du capitalisme. Néanmoins, cette pub a eu au moins un effet culturel sur nous puisque nous avons appris une expression « this is no picnic » qui veut dire « ce n’est pas du gâteau » et qui est aussi le slogan de la marque.

Bref, revenons à nos moutons costumés. Après une longue recherche parmi les gens masqués, nous trouvons enfin les deux tables réservées à Derceto et nous prenons places. Pour l’instant il n’y a que 4 personnes à notre table, Christophe à ma gauche et personne à ma droite. Je fais connaissance avec tout le monde et je salue ceux que j’avais rencontrés à la beuverie cocktail BECA. Une serveuse prend nos commandes : en entrée il y a le choix entre magret de canard ou dinde, et en plat principal, il y a le choix entre poulet et filet de bœuf. Le choix n’est pas difficile, j’ai failli m’évanouir de joie en lisant « magret de canard » sur la carte. Bien sûr, le menu fait 15 lignes, juste pour dire « filet de bœuf avec galette de riz et 3 bouts de carottes » mais c’est joli. La serveuse nous encourage à nous servir du vin qui est sur la table ou même à commander une bière ou un jus. 

Nous optons pour le vin… J’aimerais bien faire un article sur le vin néozélandais mais comme je n’y connais rien, j’aurais peur de révolter des connaisseurs. Pour moi, le vin se divise en deux catégories : « j’aime » et « je n’aime pas ». Dans tous les cas, il n’y a pas besoin d’être un connaisseur pour trouver une différence énorme entre les vins français et les vins néozélandais et pour l’instant, les vins néozélandais ont récolté plus de « je n’aime pas » que les français. Ce soir, il y a 4 bouteilles sur la table : 2 blancs, 2 rouges. Pensant prendre moins de risque de ne pas aimer avec le blanc, je goute un fond de Sauvignon blanc. Verdict : mouais bof. En Nouvelle-Zélande, le blanc est souvent issu soit de Sauvignon soit de Chardonnay et je ne me souviens jamais de celui que j’aime à peu près et de celui qui est juste dégueulasse. Je tente donc cette fois le Chardonnay et c’est définitivement le Chardonnay qui est dégueulasse. Il doit être coupé à la vodka parce qu’on sent plus l’alcool que le vin. D’ailleurs les vins NZ sont entre 13° et 14°, ça fait sortir les yeux de la tête. 

Les blancs n’ayant pas remporté de succès, et vu que nous auront du canard et du bœuf, je décide de gouter aux vins rouge. Le premier, un pinot noir, obtient un « bof bien » alors que l’autre, dont je ne me souviens plus le cépage, m’a demandé tout mon self-control pour ne pas le recracher devant les collègues de Christophe. A ce moment, vous devez me prendre pour une alcoolique mais sachez que je n’ai pas gouté plus d’un micro fond de chaque vin. Malgré cela, j’ai eu bien du mal à avaler le reste du dernier vin gouté. 

Le temps de gouter à tous les vins et de grignoter les petites baguettes posées sur la table, la table se remplie et à ma grande horreur, c’est Simon, le mégaboss de Christophe qui se retrouve à ma droite. Si je suis horrifiée, c’est parce que Christophe m’a décrit son boss en long et en large et ce que j’en ai retenu c’est que Simon parle sans articuler et que je ne vais probablement rien comprendre de ce qu’il va me dire. De plus, Simon s’est donné pour quête de me trouver un travail et harcèle régulièrement ses collaborateurs pour me placer, à mon plus grand embarras.

Finalement, Christophe a encore surement tout exagéré avec son naturel marseillais, puisque je comprends parfaitement Simon. Nous parlons de ma recherche d’emploi, de la météo et de sa maison en France qu’il vient d’acheter et qui a le chauffage central. Il a même pris une photo de la chaudière. Pauvres néozélandais.

Le repas est servi rapidement. L’entrée est excellente même si le canard à un petit goût de « trop peu ». Comme dans les grands restaurants, nous avons des immenses assiettes avec trois bidules dedans joliment agencés mais pas très nourrissants. Le plat principal est plus copieux. Comme d’habitude, le filet de bœuf n’est absolument pas un filet comme on l’entend en France et il est surcuit mais le bœuf néozélandais a un don pour être fondant et délicieux, même trop cuit.

Le dessert est servi en buffet à l’extérieur. Il y a une tour de macarons, j’aime pas les macarons, des petits godets de jelly à la violette, eurk, du cheesecake au citron et … une fontaine de chocolat blanc avec une montagne de FRAISES ! DES FRAISES ! DES FRAISES ! Nous recouvrons notre micro-assiette à dessert de fraises (et de chocolat) et nous retournons nous asseoir, des étoiles dans les yeux. En fait, Christophe a aussi recouvert son assiette de macaron et de cheesecake. Nous nous délectons en nous moquant ouvertement de ceux qui ont choisi un godet de Jelly, même les kiwis n’ont pas l’air convaincu. 

Après le dessert, une brève parade permet à un jury d’élire les plus beaux masques féminins et masculins et le bal commence. Contrairement à ce que je craignais, il n’y a point de valse, de tango ou de java à danser. Il y a un groupe avec une chanteuse qui joue des morceaux plutôt rock et les gens se trémoussent sur le dance-floor. Il faut dire que la moyenne d’âge de BECA semble être autour des 30 ans. 

Le collègue de Christophe au maquillage extravagant est sérieusement courtisé par une dame mais ne semble pas trop s’en rendre compte. Christophe et moi nous échangeons des regards entendus mais vu le manque d’intérêt du collègue, il y a peu de chance que la dame rentre accompagnée. Un peu plus loin, un autre employé de BECA est survolté et danse avec sa partenaire en prenant grand soin de la peloter ostensiblement et en faisant de grand mouvement de va-et-vient avec son bassin. De toute évidence, le vin néozélandais n’est pas boudé par tout le monde.

L’avantage de commencer les festivités à 18h30, c’est qu’à 21h00 tout le monde est sur la piste de danse. Par contre, à minuit il n’y a plus que les fêtards. Nous quittons le bal peu après minuit, les pieds bien douloureux d’avoir tant dansé. 

Après avoir passé un bon moment à descendre tous les étages du parking avec notre monstre, nous rentrons nous coucher, bien contents de notre soirée. Cette nuit, nous ajoutons un plus considérable à notre confort : nous allons laisser le chauffage pendant la nuit. Nous avons acheté une rallonge qui nous permet de placer le radiateur sous la fenêtre, comme dans les conseils d’isolation et de chauffage que nous avons lu. 

Comme j’écris ce message le lundi suivant le bal et que notre fournisseur d’électricité nous permet de suivre notre consommation au jour près, je peux dire que notre nouveau confort a fait passer notre consommation quotidienne de 10KWh à 15KWh mais que ça en vaut largement le coup et le coût.

samedi 2 juillet 2011

Le jour où Auckland trembla

FLASH INFO

Ce vendredi 1er Juillet à 21h09, un séisme a ravagé Auckland. D'une magnitude de 2,9, la secousse a plongé la ville dans la terreur. Bernadette Mijoux témoigne "Je n'ai rien senti mais avec mes enfants qui courent partout, ça n'aurait rien changé" et Robert Petitbidon d'ajouter "j'ai pensé qu'un camion passait dans notre rue".

Le séisme a été suivi d'un raz-de-marée effroyable : des crêtes jusqu'à 5cm par endroit. Les victimes se comptes par dizaines. Attention, la crudité des images qui suivent peuvent choquer les plus jeunes.

Raymond Bulot, encore sous le choc, raconte "Nous étions en plein milieu d'une partie de contrée quand la vague a surgi, j'ai juste eu le temps de gastéropoder jusqu'à un rocher mais mes compagnons ont été emportés".

Auckland ce souviendra longtemps de ce tremblement de terre, le plus violent depuis 4 ans selon les géologues.