lundi 22 août 2011

Whatipu fatigant


Dimanche 21 aout

Depuis mercredi, la tempête glaciale de la semaine dernière a fait place à un soleil radieux. Nous avons donc décidé de lever nos fesses du canapé et de partir faire la randonnée que nous remettions à plus tard depuis bien trop longtemps. La destination du jour est Whatipu (prononcez « Fatipou », d’où le jeu de mots désopilant avec « fatigant »).  

Malgré toute notre bonne volonté pour nous lever de bonne heure, le froid matinal nous pousse à rester sous la double-couette une bonne demi-heure supplémentaire, Whatipu ne partira pas sans nous. La veille, j’ai regardé l’itinéraire, All Hail Google Maps ! , et le fameux site compte une heure de trajet pour parcourir 37 km. « C’est beaucoup », me dis-je,  « mais peut-être que pour une fois, Google a pris en compte l’état pourri des routes kiwis et multipliéle temps de trajet par 3 ». 

Erf, mon optimisme me perdra. Une heure plus tard, nous étions toujours sur les lacets infernaux néozélandais et nous rattrapions justement un 4x4 tirant un bateau plus large que la route.
 « Au moins on peut s’estimer heureux, la route est goudronnée ». 
Que n’avais-je encore pas dit ! Deux minutes et un ruisseau franchi à gué plus tard, la route se transformait en infâme piste pleine de cailloux et à peine plus large que notre super Legacy. « Quelle galère, quelle galère, mais quelle galère » psalmodiais-je tout en essayant de contrôler la voiture dans la tortueuse descente. 

Enfin, une heure et demie de route après notre départ de Sandringham, nous sommes à Whatipu qui consiste en deux paillotes, un toilette public, un parking et un panneau de signalisation en cas de raz-de-marée, le tout entre deux chaines de collines.  

Le chemin de randonnée choisi s’appelle « Omanawanui Track » (ça se prononce comme ça s’écrit : t-r-a-c-k). D’après le DOC, le département of conservation, c’est une balade qui permet de suivre la falaise et qui promet d’être magnifique. C’est parti !

Nous nous engageons donc sur un chemin qui nous ramène deux minutes plus tard sur la route que nous venons de descendre à grande peine. « Etrange » nous disons-nous, « le chemin reprend surement un peu plus haut ». Au bout d’un pénible quart d’heure de montée par la route, un 4x4 du DOC nous double. Je lui fais des grands signes  et lui demande si nous sommes bien sur le chemin du Omana-etc Track. Le garde nous regarde avec un grand sourire « vous avez monté tout ça à pied ? Vous avez laissé la voiture en bas ? Le chemin commence plus haut, je peux vous déposer». Nous, fiers randonneurs, refusons poliment son offre après lui avoir demandé si c’était encore loin. « No no, not very far » répond-t-il et repart

“Not very far”, mon derrière c’est du poulet ! Enfin, après une demi-heure de montée en plein soleil sur la route, nous arrivons à l’arrivée de la randonnée. En fait, nous avons fait la randonnée à l’envers : il était prévu que les randonneurs partent du parking, fassent la randonnée en passant par un chemin que nous n’avons pas trouvé, et redescendent par la route à la fin.  

« Tant mieux, me dis-je, puisqu’on a fait la montée par la route, il nous reste à faire la descente par le chemin, ça va être pépère ». Premièrement, c’était sans compter sur mon genou qui ne me fait mal qu’en descente, et deuxièmement, le chemin n’allait absolument pas être qu’en descente. 

Comme toujours, je me plains beaucoup mais le panorama valait mille fois la peine des horribles montées et descentes de la balade. Après la première montée, nous nous retrouvons au sommet de la plus haute colline des environs. Nous pouvons voir le paysage à 360°. A notre gauche, la falaise tombe directement dans un bras de la mer de Tasman tandis qu’à notre droite, on voit les collines de la vallée de Whatipu et loin devant, la vallée rejoint la mer à la plage de sable noir. Avec tout ça, il est midi et nous décidons de profiter de notre promontoire pour pique-niquer avec une vue de roi. 
Ne pas tomber svp.

Yearrh !

Au loin, la plage de Whatipu
 Une fois repus, nous repartons pour la descente de notre colline puis l’ascension de la suivante. Et là, c’est le drame : mon genou a dû se refroidir pendant que nous mangions et la douleur dans la descente est insoutenable. Comme ce n’est pas le genre d’endroit où on peut juste s’assoir et bouder, il faut bien faire avec et je claudique tant bien que mal. Je suis presque soulagée de voir le chemin remonter vers la deuxième colline. Il y a même un passage d’escalade où un épais cordage a été fixé à la paroi pour aider les randonneurs. 
Ca grimpe dur !

La vue depuis le haut de la deuxième colline n’est pas décevante. En plus, on peut voir la colline dont on vient et on se sent fier d’être de tels sportifs, même si je suis crevée. Bon, on ne doit plus être très loin de l’arrivée, il n’y a plus qu’à descendre jusqu’au parking. Hélas, trois fois hélas ! La randonnée n’est pas finie, je ne vais pas encore pouvoir retrouver mon canapé et mon chocolat à la noix de coco. Il reste une colline à franchir.
On vient de tout là-haut !

Du haut de la troisième et dernière colline, on voit le chenal à notre gauche rejoindre la mer au bout de notre chaine de colline, ainsi que toute la plage de Whatipu. Un banc a judicieusement été installé et nous prenons une pause bien méritée. 
Les deux collines déjà franchies


Enfin, nous repartons pour la dernière et infernale descente vers le parking. Arrivée en bas, je ne peux pratiquement plus faire un pas mais ce serait dommage de repartir sans être allé voir la plage. Nous franchissons donc les quelques dunes de sable noir qui nous séparent de la plage, au même rythme qu’un couple de petits vieux devant nous. Sur la plage, le sable n’est pas entièrement noir, il y a des étendues plutôt bleu foncé et donc la surface est « craquante », c'est marrant, on dirait de la crème brulée. 
Le rocher interdit
Au bout  d’un moment, le vent se rafraichi, le temps d’aller jusqu’au gros rocher, sensé être interdit d’accès mais sur lequel tout le monde marche et grimpe, et nous rentrons à la voiture. Le retour par la piste est encore plus pénible que la descente à l’aller mais nous finissons par rentrer sain et sauf sur notre canapé. 
La rando en résumé
Bien que magnifique, Whatipu ne fera surement pas parti de l’itinéraire que nous concoctons pour nos visiteurs. Karekare était bien plus beau et un poil plus facile d’accès. Pour notre prochaine randonnée, nous essayerons d’aller visiter l’est d’Auckland.

mercredi 17 août 2011

Allez les bleus !

Ces derniers jours, Telecom, un des deux grands groupes de télécom néozélandais, a lancé une campagne publicitaire qui fait controverse. Apparemment, les supporters des All Blacks ne sont pas prêts à tous les sacrifices pour soutenir leur équipe.

lundi 15 août 2011

Le jour d'après

Mardi 16 août
Ici le capitaine du Parrish Road, voici probablement la dernière entrée dans ce journal de bord.
Une violente tempête australe nous a pousser à nous poser sur une hostile planète glacière. Notre violente entrée dans l'atmosphère a endomagé l'isolation du vaisseaux (ah non pardon, il n'y en a jamais eu) et la température ne semble pas s'arrêter de tomber.

A l'heure où j'écris ces quelques lignes sur mon lit, de la buée dense se dégage à chacun de mes souffles. Les rations de rocher à la noix de coco ne semble pas suffire à endiguer le froid polaire qui s'empare lentement de moi. Mes doigts violets et engourdis ne peuvent déjà presque plus taper sur le clavier.

Nous allons encore tenter de survivre cette nuit et nous enfouissant dans les entrailles chaudes du chat obèse de la voisine mais aucun succès n'est garanti.

Adieu monde cruel.

PS : quel pays de merde.

mercredi 10 août 2011

La fibre patrioptique 2 et autres anecdotes

Une raclette sans kiwi

Vendredi dernier, nos amis français Manu et Sarah ont quitté leur colocation pour faire du House-sitting dans la campagne Aucklandaise. Cette semaine, ils ont donc la garde d'une énorme maison pendant que les propriétaires sont en vacances. Pour l'occasion, nous avons décidé d'y organiser une raclette, une vraie de vraie, avec appareil Téfal et fromage à raclette spécialement importé. A vrai dire, les petits poêlons n'était plus vraiment Téfal, les précédents locataires avaient dû se donner beaucoup de mal pour gratter la couche de teflon en pensant que c'était de la saleté ou quelque chose comme ça.

Comme les anciens colocataires de Manu et Sarah, des chiliens des indiens et des chinois, étaient invités aussi, on a aussi ajouté du Cheddar à la raclette parce que ça aurait été de la confiture donnée au cochon que de leur donner de la raclette. Il faut dire que dans le lot, la chinoise n'aimait pas le fromage et l'indienne était végétarienne.

Manu et Sarah était passés à une boutique française pour l'approvisionnement et nous avons eu le luxe ultime de manger du jambon de Bayonne et du vrai jambon au torchon, pas le jambon sucré bizarre néozélandais. Par contre, impossible de trouver des cornichons non-sucré pour accompagner le festin, mais il savoir être raisonnable.

Nous avions aussi apporté du vin français que nous avons payé au poids de l'or dans une cave de Mt Eden Village. Ca aurait été dommage de gâcher la raclette avec du vin kiwi ou australien. Les chiliens avaient aussi apporté du vin de leur pays qui n'était pas mauvais. La chinoise avait apporté du coca vu qu'elle ne buvait pas d'alcool. Je pense que son expérience de la raclette aura été très limitée.

Finalement, après avoir bien mangé, la colocataire indienne a essayé de nous donner un cours de danse indienne et, quand elle a définitivement abandonné tout espoir, nous avons essayé le limbo avec un manche à balais. Force est de constater que nous n'avons pas été meilleur au limbo qu'à la danse indienne.


Fibre patrioptique (pour Chook, de la part de Tomtom)

C'est juste pour dire que j'ai fini mon béret bleu-blanc-rouge et ... il ne ressemble pas du tout du tout à un béret. C'est plutôt un bonnet rasta. Le principal c'est qu'il soit bleu-blanc-rouge finalement.

Ma recherche d'emploi

Comme certains le savent, j'avais placé pas mal d'espoir dans une offre d'emploi pour laquelle j'avais déjà passé deux entretiens. Ca devait être un super job, en centre-ville, intéressant etc. Finalement, j'ai reçu un appel de la RH pour me dire qu'ils avaient préféré un ingénieur avec plus d'expérience. Je reçois cette réponse tellement souvent que les recruteurs devraient faire une bande son automatique.

Bref, tout est à recommencer et ça va encore prendre des siècles. Vendredi j'ai quand même un entretien pour un poste qui ne me correspond pas du tout à l'Université d'Auckland. J'ai aussi eu une proposition pour faire du support client dans une boite d'instrumentation.

Enfin, j'ai dégoté un entretien chez un recruteur par une manière peu orthodoxe. Il faut dire que son agence de recrutement publie très régulièrement des offres d'emploi dans l'informatique et que ma candidature a été rejetée systématiquement depuis 4 mois avec pour explication que "votre CV est fantastique mais vu la qualité inouïe des autres candidatures, ils n'allaient malheureusement pas pouvoir faire suite à la mienne".
Il y a deux jours, après un énième refus alors que mon profil correspondait parfaitement, j'ai cédé à ma manie du Rageous Bash qui m'a déjà causé pas mal de soucis à l'EMN, et j'ai envoyé un mail incendiaire au recruteur. Celui-ci m'a rappelé le lendemain en me proposant un entretien pour plusieurs opportunités mardi prochain. Christophe, qui a l'habitude de m'engueuler copieusement à chaque fois que je me laisse aller à ma fureur e-épistolaire, n'a pu que s'incliner devant un tel succès.

Voila, c'est tout pour les nouvelles.

jeudi 4 août 2011

Des salades et de la fibre patriotique

Vendredi 5 août

Tout un titre pour dire qu'aujourd'hui j'ai planté des salades que m'ont donnés des amis français qui déménagent.




Ca fera de la salade bio pour mettre dans les burgers quand on aura un barbecue.

Et la fibre patriotique, c'est pour dire que j'ai fini mon écharpe de supporter au tricot. J'ai fait les motifs "drapeau" et "France" au jacquard et je peux vous dire que c'est super chiant. Du coup, j'ai triché pour le coq (le truc blanc sur fond rouge à droite), j'ai tricoté le motif avec de la laine blanche par dessus un fond de jersey. Je suis en train de tricoter un béret bleu-blanc rouge avec la laine qui reste, ça va roxxé du poney.

Maintenant la France n'a plus d'excuse pour perdre à la RWC. On voulait d'ailleurs acheter des places pour France-NZ mais elles était à 400$ du coup, on va voir France-Japon, c'est moins cher.  

Voila c'est tout pour aujourd'hui. 

mardi 2 août 2011

Mon beau jardin, roi des jardins

Mercredi 3 aout

J'ai appris que de nombreuses personnes lisaient mon blog (autres que mes parents) donc je vais me faire un devoir de respecter le badaud du net et raconter des âneries plus régulièrement.

Voici août qui vient de commencer et nous sommes en plein hiver. Il n'a pas plu depuis presque une semaine et en pleine journée il fait un bon 14° qui se ressent plutôt comme un 20° lorsqu'on est au soleil. De plus, Christophe vient de recevoir son salaire, il y a une douce allégresse dans les foyers, la vie est belle.  Tout ça pour dire que ce weekend, nous avons eu envie de commencer à nous occuper du jardin. Christophe voulait aussi quelques plantes d'intérieur pour pouvoir discuter avec quelqu'un de son niveau.

Nous avons donc été à une sorte de Jardiland-Delbard-Truffaut (paraît qu'il faut en citer au moins 3 différents pour ne pas être accusé de publicité) afin d'acheter tout ce dont nous avions besoin. Dans mon plan de bataille, j'ai prévu de planter un rosier grimpant (j'avais repéré une promo) pour décorer notre hideuse tonnelle, des pois de senteur pour décorer la palissade qui clos notre jardin, des plantes aromatiques pour le barbecue, des petites fleurs pour le parterre, des graines de tomate et des compagnons pour Christophe.

Pour ce qui est des bacs, des pots et du terreau, j'ai déjà repéré les prix au Warehouse (All Hail to the Warehouse !) et ils sont beaucoup moins cher que chez King's Barn. Comme ça fait longtemps que je n'en ai pas parlé, j'attire de nouveau votre attention sur l'excentricité du nom de la jardinerie.

Pendant que je choisis les graines de tomate que je veux, Christophe choisit des graines de radis, puis nous partons à la recherche des rosiers en promotion. Ils y a plusieurs rosiers grimpants mais aucun ne me plait particulièrement, j'en veux un pas trop foncé ni trop clair, avec des fleurs ni trop doubles ni trop simples, vive moi. Et là, coup de coeur : un magnifique rosier grimpant aux fleurs orange-rose-jaune superbes ! Son nom : Lady Barbara bien évidemment. Enfin, pour l'instant il ne ressemble à rien, il a été taillé à ras pour l'hiver mais la photo sur l'étiquette me plait beaucoup, et en plus il est à 14$.

Ensuite nous choisissons les herbes aromatiques : une menthe, un thym et un romarin. De quoi faire du thé à la menthe (ou des mojitos) en mangeant des côtelettes d'agneaux grillées. Miam. Enfin ce n'est pas si sûr parce que j'ai remarqué que j'aimais de moins en moins la viande ces derniers temps. Je dois être enceinte.

Bref, après cela, nous choisissons 5 plants de pensées de toutes les couleurs pour 7$ et Christophe se trouve trois bébé-plantes pour mettre à l'intérieur.

Nous repartons donc du King's Barn avec tout notre chargement, et en plus, la caissière a oublié de compter les pensées donc nous avons économisé 7$. Elle est pas belle la vie ?

Le lendemain, dimanche, il fait un temps magnifique. J’avais plus ou moins prévu de faire une randonnée mais la flemme l’emportant, nous avons plutôt préféré jardiner et planter toutes nos acquisitions de la veille.

Je commence par planter les pois de senteur le long de la palissade. La terre est tellement meuble qu’une simple petite pelle suffit à creuser les trous. Puis c’est le tour des pensées que je répartis le long du bord du parterre. La terre est légère et tiède là où le soleil donne, mais du côté qui reste à l’ombre de la palissade, la terre est froide et très humide, je ne sais pas si les pensées y survivront. Cela m’inquiète un peu pour les futurs plants de tomate que je comptais mettre contre la palissade.






Lorsque Christophe rentre de son footing, nous nous attaquons au trou pour le rosier. Nous tombons sur une rangée de trois briques, enfouies dans le sol à 50 cm du bord du patio. Nous n’avons aucun mal à les enlever mais Christophe pense qu’elles servaient à protéger le sol là où tombe la pluie qui coule du toit du patio.

Après le rosier, nous rempotons les plantes d’intérieur et les plantes aromatiques, puis nous semons les radis de Christophe dans une petite jardinière.

Après 3 heure de jardinage, je suis bien plus fatiguée et courbatue que si nous avions été faire la randonnée mais notre jardin commence à prendre forme. Il me reste à semer les graines de tomate dans une mini serre et nous nous régalerons cet été, si les pluies diluviennes ne les réduisent pas en miettes.