samedi 21 janvier 2012

Deux semaines au sud du sud, suite et fin

Jour 8
Aujourd’hui, nous récupérons de notre randonnée de la mort. Globalement, nous avons préparé des beignets aux pommes avec Bacon (le hollandais, pas le morceau de cochon), nous nous sommes prélassés au bord du lac Hayes, nous avons fait quelques courses et le soir, nous avons préparé un merveilleux plat de lasagne. Une belle journée de vacances.

Jour 9
Aujourd’hui, une longue journée nous attend. Nous avons prévu d’aller à Milford Sound et après avoir longuement soupesé toutes les options, nous avons choisi d’y aller en car avec un tour organisé. L’autre possibilité aurait été de conduire jusqu’à Milford Sound (plus de 3h30 de route), faire la croisière sur le sound puis redescendre à nouveau jusqu’à Te Anau. L’avantage de notre choix c’est qu’on pourra dormir dans le car et, au retour, nous aurons une nuit de plus au chaud chez Antoine et Sabrina.

L’excursion commence d’une manière un peu particulière : il n’y a pas de point de rendez-vous pour le car, c’est celui-ci qui est censé passez cherchez les touristes à leurs divers hôtels en ville. Or, nous ne sommes ni à l’hotêl, ni en ville. Du coup, nous avons donné rendez-vous au car devant un hotêl de Queenstown. Ce que nous ne savions pas, c’est qu’il existait deux hôtels portant ce nom à Queenstown. Bref, au bout d’une bonne heure d’attente, nous avisons le grand car vert et violet de Jucy Aventure et nous voila en route pour Milford Sound !

Nous passons la première moitié du voyage à dormir confortablement, laissant tout les soucis de la conduite au chauffeur. Qu’il est bon d’être passager parfois ! A Te Anau, une petite ville balayée par un vent glacial au bord du lac du même nom, le car fait une pause de 15 minutes pour nous permettre d’acheter des cartes postales puis nous repartons.

Sur la route, le car s’arrête à plusieurs endroits pour nous faire faire de rapides balades à travers les curiosités du chemin et en profite pour donner plein d’explications sur le pays, la région, les animaux et les plantes. Les montagnes à l’approche de Milford Sound sont impressionnantes : extrêmement pentues, les avalanches dévalent régulièrement leurs flans et la route, emportant tout sur leur passage. Quand ce ne sont pas des avalanches de neige, ce sont des avalanches d’arbres : sur la pierre, les arbres poussent grâce à un réseau complexe de racines. Lors de fortes pluies, il arrive d’un arbre se décroche et emporte avec lui tous ses voisins.

Vers 14h30, nous franchissons le fameux Homer Tunnel, un tunnel qui permet de franchir la barre de montagne séparant Milford Sound du reste du monde. Au bout du tunnel, à peine assez large pour que deux voitures se croisent, s’ouvre une vue panoramique sur le Sound. Malheureusement, il s’y trouve aussi un tournant à 90° avant un précipice et il arrive que des touristes, émerveillés par la vue, oublient tout simplement de tourner.

Une demi-heure plus tard, nous avons descendu les 950m d’altitude et nous sommes de nouveau au bord de la mer : le Milford Sound, le mal-nommé. Comme nous l’explique le guide, un Sound est une vallée creusée par une rivière jusqu’à la mer et qui est en forme de V. Milford est une vallée en forme de U creusée par un gigantesque glacier, c’est donc un fjord. On se couchera moins ignorant ce soir.

Pas le temps de trainasser, tout le monde embarque sur le Milford Aventurer pour une croisière jusqu'au bout du fjord. J’ai oublié de préciser qu’il pleut 200 jours par ans à Milford Sound, hé bien aujourd’hui, il fait beau, rien que pour nous !


Le bateau longe lentement les falaises du fjord, fait demi-tour au bout et revient en longeant l’autre côté. Une colonie de phoques fait bronzette sur des pierres au soleil et se laissent approcher et prendre en photo avec bonne volonté.
Des phoques, déguisés en rocher et pas beaucoup plus actifs


Un peu plus loin, une immense cascade se jette depuis la falaise directement dans la mer. « C’est extraordinaire ! C’est magnifique ! il ne manquerait plus qu’on voit les dauphins ! » dis-je émerveillée… juste avant qu’un dauphin ne fasse son apparition un peu plus loin. Malheureusement, il n’a pas suivi le bateau mais le voir sauter joyeusement me suffit amplement.

Un peu moins de 2 heures de croisière plus tard, nous sommes de retour dans le car en direction de Te Anau puis Queenstown. Sur le retour, le chauffeur nous diffuse deux films. Le premier, « Whale Rider » est un beau film Maori sur une gamine qui a pour seule tort d’être une fille et qui se bat malgré tout pour être reconnue à sa juste valeur. Sans vous révéler toute l’histoire, je peux vous dire que le car entier tentait de retenir ses larmes à la fin et reniflait bruyamment.

Le second film, « The World Fastest Indian » est un film kiwi sur Burt Monroe, un papi d’Invercargill dont le rêve de toute une vie a été d’aller essayer sa moto aux USA et battre le record de vitesse. Quand il apprend que son cœur n’en a plus pour longtemps, il décide enfin de tenter sa chance. C’est mignon et drôle et Anthony Hopkins est impressionnant dans le rôle du papi.

A Te Anau, un fish and chips nous est offert en diner puis, vers 21h nous arrivons enfin à Queenstown pour le coucher du soleil. Pour fêter ça, nous allons chez Patagonia avec Antoine, Sabrina, Bacon et un autre français pour dévorer une énorme glace.

Jour 10
Il est temps de quitter nos amis et Queenstown et de reprendre notre périple. Nous prenons la route du sud vers Invercargill mais au moment de quitter Queenstown, nous avisons une jeune autostoppeuse. Elle ne va pas du tout dans la même direction que nous mais elle nous demande de la déposer au croisement des principaux axes routiers…qui s’est avéré être 500m plus loin.

Une heure plus tard, nous prenons deux nouveaux autostoppeurs : deux adolescents d’Invercargill qui ont réussi à se tromper de bus et se sont retrouvés au milieu de nulle part. Une fois à Invercargill, nous réalisons qu’on est encore tombé sur un jour férié et qu’il n’y a rien d’autre à y faire que le plein d'essence. Nous descendons jusqu’à Bluff, la ville la plus au sud du sud mais contrairement à ce que dit le guide, ça n’a pas vraiment de charme.

Comme nous ne sommes pas vraiment en avance sur notre programme (c’est la faute de Sabrina et Antoine qui nous ont retenus chez eux plus que de raison), nous prenons la route des Catlins, la côte du Pacifique, le bout du bout du monde. Finalement il n’y a rien de très intéressant à avoir jusqu’à Curio Bay et sa forêt fossilisée. Bon, ça ne ressemble pas vraiment à une forêt de prime abord mais si on regarde bien, on peut voir la forme des troncs couchés au sol et les anciennes souches changées en pierre.

La forêt fossilisée
Curio Bay a une autre curiosité en réserve : le très rare manchot à œil jaune ! Nous sommes arrivés juste au bon moment, lorsque les manchots rentrent de leur journée de pêche en mer. Ils sortent alors de l’eau et traversent toute la plage de fossile en dandinant jusqu’à leurs nids dans la végétation. Un peu plus loin, un lion de mer fait la  sieste (ils ne font que ça), mais tout le monde n’a d’yeux que pour les manchots.

Comme le soir tombe et que nous sommes au milieu de rien, nous décidons de passer notre première nuit de vrai camping : sans cuisine, sans douche, berk. Enfin, tant qu’il y aura des bières, nous survivrons.

Jour 11
Nous reprenons la route le long de Catlins. Ce morceaux-ci de la route est un peu plus intéressant à voir, il y a Nugget Point, ses lions de mers et ses rochers qui ferait frémir le Costa Concordia (rooooh, si on ne peut plus plaisanter !).
Nugget Point
Un peu plus loin se trouve les Moreaki Boulders, des rochers assez extraordinaires tout ronds posés sur la plage. Ce sont des œufs de dragon, j’en suis certaine, mais un panneau explique que ce sont juste une accumulation de couches de pierres autour d’un cœur cristallin et que ceux qui ont roulé dans la mer seront érodés jusqu’à leur destruction complète. Je suis quand même sure que ce sont des œufs de dragon et le 21 décembre 2012 sera le jour de leur éclosion. Il faudrait que j’arrête de lire Games of Thrones.


Enfin, juste avant Dunedin, nous nous arrêtons pour aller voir le Jack's Blowhole, au bout de la route la plus mal indiquée de la planète. Le Blowhole est un énorme trou dans le sol, au fond duquel on peut voir la mer s'écraser sur les parois rocheuses. Les premières personnes qui sont tombées dessus ont dues avoir une sacrée surprise.
Jack's Blowhole
Vers 14h la route des Catlins s’achève à Dunedin. Nous trouvons un backpacker avant de partir visiter Dunedin, la ville écossaise. En fait, nous avons visité le Subway de Dunedin pour un wrap à l’ananas et au poulet, l’église de Dunedin de 50m², la gare de Dunedin et le magasin de sport de Dunedin. Voila à peu près pour l’intérêt touristique de la ville. C’est malheureux mais avec un pays si jeune, il n’y a rien à voir dans les villes, aucun charme, aucune particularité architecturale, aucune balade piétonne bordée de boutiques et de marchzants de glaces… Par contre, il y a un pub, et comme ça faisait longtemps, nous prenons une bière en écrivant une trentaine de carte postale.

Pour diner, nous avions prévu d’aller à un fameux restaurant japonais de la ville mais il était fermé pour les vacances. Note à tous les touristes : n’allez pas en Nouvelle-Zélande au Nouvel An, tout est fermé.

Jour 12
Après une nuit merveilleuse dans un vrai lit, avec de vrais murs, une vraie couette et même des oreillers, nous reprenons la route vers le nord. Ce soir, nous devons être au pied du Mont Cook et il y a du chemin.

A part quelques lacs d’un bleu surnaturel, il n’y a pas grand-chose à voir en route et nous arrivons vers 15h à Twizel, notre étape du jour. Le temps de monter la tente et Christophe veut aller se baigner dans le lac d’un bleu étrange. Malheureusement le lac est glacé et le temps commence à tourner. Nous passons donc le reste de l’après-midi à bouquiner et à analyser le comportement d’un groupe d’ado coincés au camping.

C’est particulièrement amusant lorsque qu’une ado femelle approche le groupe d’ados mâles. Les mâles rivalisent alors de bêtise et de bruit pour attirer l’attention de la femelle et la femelle prend bien soin de paraître complètement détachée de toute cette agitation.

La nuit, nos voisins ont décidé de faire la fête sans se soucier du reste du camping et nous avons droit à un mix musical digne des Bronzés ou de Camping. Je hais le camping.

Jour 13
Aujourd’hui, nous allons enfin voir le Mt Cook mais la journée commence assez mal lorsque nous nous rendons compte que quelqu’un s’est servi de notre bouteille de lait, rangée dans le frigo commun du camping, comme d’un cendrier. Il y a même un mégot qui flotte dedans. Je mettrais bien le feu au camping mais Christophe n’est pas d’accord.

C’est donc le ventre un peu vide que nous partons vers le Mont Cook. Il bruine un peu mais les couleurs sur le lac Pukaki et les montagnes à moitié cachées par les nuages sont magnifiques.

Une fois au Mt Cook, le temps ne s’est pas amélioré. Après nous être renseignés au gigantesque centre de tourisme, nous optons pour deux balades : celle du lac Hooker pour voir le fameux Mt Cook, et celle du lac Tasman, dans la vallée voisine.

Munis de nos capes de pluie qui font toujours autant rire les touristes (sauf les autres français qui en ont aussi), nous longeons l’immense glacier Mueller, traversons deux ponts suspendus et une bonne partie de la vallée Hooker jusqu'à son lac.


Pendant ce temps, les nuages, changeant à toute vitesse, révèlent des morceaux de montagne, de neige et de glaciers avant de les cacher à nouveau, et à chaque fois c’est un nouvel émerveillement.

Enfin, au bout du chemin, surgit le fameux Mt Cook ! Encore, une fois, il est à moitié caché par les nuages mais ce sera la plus belle vue qu’on aura eue sur cette montagne orgueilleuse. Et à son pied, voici le terminal du glacier Hooker, fondant en un lac d’un bleu laiteux.
Le Mt Cook !

Hooker Glacier
Nous ne nous y attarderons pas. Le vent est glacial et la pluie recommence à tomber donc nous décidons de retourner au refuge pour déjeuner. Le refuge est une simple cabane en bois infestée de sandfies mais ses murs et son plafond sont entièrement recouverts d’inscriptions que les randonneurs ont laissées. Il y en a dans toutes les langues, de tous les pays et la plus vieille qu’on ait trouvé date de 1971.

Nous rentrons ensuite à la voiture pour changer de vallée. La balade du lac Tasman  ne dure qu’une petite heure et nous amène au terminal du glacier Tasman. Encore un fois, vous pouvez constater qu’en Nouvelle-Zélande, tout s’appelle Cook ou Tasman : Mt Cook, Détroit de Cook, National Park Tasman, Mer de Tasman, Lac Tasman, Vallée Tasman etc. Bref, le lac est aussi un lac de glacier et on peut y voir flotter d’énormes icebergs. Je cite notre guide : « le lac Tasman, lieu idéal de baignade en été ». Huuuum.
Tasman Glacier et sa plage ensoleilée, le Ibiza kiwi
Après un bon chocolat chaud au café du Mt Cook Village, nous reprenons la route vers le lac Tekapo pour le campement. Le lac Tekapo est au-delà du surnaturel, il est d’un bleu turquoise opaque.
Lac Tekapo


Nous installons notre tente sur le terrain du YHA du village et nous partons en quête des Hot Pools de Tekapo pour une baignade-cuisson à une température bien plus humaine que le lac Tasman.
Hot Pools de Tekapo
Pendant la nuit, le mauvais temps nous retrouve et il pleut des trombes d’eau sur notre tente bancale.

Jour 14
Il a plu toute la nuit, l’intérieur de la tente est inondé. Heureusement, nous dormions sur notre matelas et seuls les sacs à dos sont un peu mouillés. Après avoir démonté et entassé tout ça dans la voiture, nous partons pour la Mt John Walk, une randonnée de l’enfer de 3 heures jusqu’à l’observatoire du Mt John. Du haut de ses 300 mètres, on voit toute la vallée et le lac à ses pieds.
Mt John


Enfin, il est temps de reprendre la route vers Christchurch, terminus de notre voyage, avant de rentrer à Auckland sous la bruine et le vent.

mercredi 11 janvier 2012

2 semaines au sud du sud

Le résumé
Cette fois-ci, j’ai deux semaines de voyage à raconter. Quand on voit les pavés que j’écris pour une simple panne de voiture, on peut s’inquiéter. Mais nous sommes aussi en 2012 et j’ai décidé de prendre une bonne résolution : 1920x1080. Ok, c’était pas drôle, ma résolution est donc de faire un récit concis de nos vacances.
2300km de bonheur.
Comme je sais que je ne vais pas la tenir, je vais faire un court résumé pour les gens qui tomberait sur mon blog en quête de réelles informations touristiques, et non parce qu’ils s’ennuient au boulot ou dans le métro.

Deux semaines dans la moitié sud de l’île du sud de la Nouvelle-Zélande :

-    Jour 1 : arrivée à Christchurch, baignade dans la piscine chauffée du camping, petit tremblement de terre en supplément gratuit.
-    Jour 2 : visite de Christchurch sans intérêt puisqu’il n’en reste que des ruines, je n’exagère pas. Récupération de notre voiture de location, une Nissan Sunny qui n’a de manuel que le nom.
-    Jour 3 : route vers Arthur’s Pass en suivant les rails du mythique TransAlpine Train, randonnée de Temple Basin (3h) dans le parc d’Arthur’s Pass.
-    Jour 4 : courte randonnée dans Arthur’s Pass jusqu’à la cascade de Devil’s Punchbowl, route jusqu’à Hokitika, la capitale du jade, puis jusqu’à Franz-Joseph village, baignade dans le spa du backpacker, randonnée jusqu’au pied du glacier éponyme (cherchez dans le dico).
-    Jour 5 : route jusqu’à Fox Glacier village et rando-glacier sur le glaçon éponyme, nuit à Fox village.
-    Jour 6 : réveil matinal par ces $*%*# de kéas, un oiseau bruyant, looooongue route jusqu’à Queenstown, diner au Fergburger, le plus gros burger du monde.
-    Jour 7 : randonnée de la mort au Burn Glacier, retour à 22h, célébration du Nouvel An à Queenstown devant un feu d’artifice ridicule.
-    Jour 8 : récupération de la randonnée de la mort en glandant sur le bord du lac Hayes.
-    Jour 9 : Voyage d’une journée jusqu’à Milford Sound, retour à Queenstown pour le coucher du soleil et une glace chez Patagonia, le meilleur glacier du monde (oui, les kiwis ne sont jamais sortis de chez eux).
-    Jour 10 : route jusqu’à Invercargill, Bluff puis Curio Bay pour voir la forêt fossilisée et les manchots à œil jaune.
-    Jour 11 : poursuite de la route des Catlins à travers Nugget Point et Jack’s Blowhole, arrivée à Dunedin (sans intérêt), corvée de carte-postale.
-    Jour 12 : route jusqu’à Twizel, glandouille au bord du lac Ruataniwha.
-    Jour 13 : route jusqu’au Mont Cook, randonnée du lac Hooker (3h) puis du lac Tasman (1h), route jusqu’à Tekapo et baignade dans ses Hot Pools.
-    Jour 14 : randonnée du Mont John (3h) puis route jusqu’à Christchurch, rangement des valises, nettoyage de la voiture.
-    Jour 15 : retour à Auckland sous la bruine et le vent, déballages des bagages et SKYRIM !!!

Voila, j’ai réussi !

Non allez, je plaisante, préparez-vous à perdre une demie après-midi à me lire, il faut bien que je raconte tous nos déboires à quelqu’un. Alors accrochez-vous à vos slips, comme dit le proverbe.

La dernière semaine de 2011

Jour 1 :
Nos vacances ont très bien commencées : nous avons eu notre avion et nous avons atterri à l’heure, un peu avant midi. A Christchurch, le temps était magnifique, un bus nous a aimablement indiqué le chemin de notre camping et nous avons monté notre tente sans problème. Là, s’arrête le bon déroulement de nos vacances.
En effet, nous sommes le dimanche 25 décembre, jour férié, il est midi et nous n’avons rien à manger jusqu’à demain, ouverture des magasins. Après avoir déambulé sans succès dans les rues désertes à la recherche de nourriture, nous tombons enfin sur une micro échoppe chinoise ouverte. Nous pouvons enfin y acheter deux paquets de nouilles instantanées, deux briques de lait au chocolat et des tourtes chaudes dont il vaut mieux ne pas connaitre les ingrédients.

Comme il n’y a rien d’autre à faire, nous rentrons au camping pour bouquiner et faire un tour dans la piscine chauffée en se faisant éclabousser par tous les morveux du camping. J’ai eu l’occasion de sentir la terre trembler pendant quelques secondes alors que je lisais, c’était assez étrange.

Jour 2 :
Aujourd’hui, c’est Boxing Day, jour férié aussi sauf pour les magasins qui font d’énormes soldes et où les gens se tapent dessus. Sauf que comme nous pouvons le constater, il n’y a plus de magasin à Christchurch puisqu’elle est en ruine. Notre guide indique que des bénévoles organisent des visites guidées de la ville à 14h. Nous prenons nos tickets à l’office du tourisme et, en attendant, nous visitons le parc floral puis le musée de Christchurch. A 14h, nous attendons donc la visite guidée au point de rendez-vous. Au bout de 15 minutes, craignant avoir raté le départ de la balade, nous retournons à l’office de tourisme. « Ah bah, non aujourd’hui c’est férié, y a pas de balade ». Pas étonnant que Dieu ait voulu détruire cette ville.

Après ce lamentable échec, nous allons chercher notre voiture de location. Pendant que nous discutons avec le loueur, celui-ci s’arrête soudainement, les yeux écarquillés « Vous avez senti ? » nous dit-il. « Euh non pourquoi ?» « Il y a eu un tremblement de terre ! » «  Euh oui…bien-sûr… je crois qu’on va vous laisser ».  Les habitants de Christchurch semblent un peu fragiles mentalement.

Grâce à la voiture, nous nous rendons sur la plage de Christchurch où l’on peut constater que des morceaux de maison sont tombés de la falaise pendant les secousses de février dernier, c’est joyeux. Christophe, quant à lui, décide d’aller gouter l’eau du Pacifique. Il faut savoir que Christophe a une sorte de TOC : chaque fois qu’il voit un point d’eau, il faut qu’il essaye d’aller s’y baigner.
A vendre, superbe vue sur la mer.

A présent, il est temps d’aller tester Boxing Day et de faire enfin des courses pour la semaine de camping. Des provisions, des bières, une casserole et un maillet plus tard, nous rentrons au camping pour constater la pire crasse qui pouvait nous tomber dessus : la tente est elle aussi en ruine. Un des deux arceaux de soutien a cassé net en plein milieu, surement à cause d’un coup de vent. Pour nous réconforter, Andréa, notre voisin Autrichien vient prendre l’apéro avec nous et nous offre 4 canettes de bière qu’il ne pourra pas emporter dans l’avion. La bière est l’accessoire international du campeur.
En NZ, les tentes sont aussi solides que les maisons

Jour 3 :
Après une deuxième nuit à se geler dans des duvets prétendument prévu pour une température de 5°C, il est temps de quitter Christchurch la maudite et de se diriger vers l’ouest. Notre route suit le mythique chemin de fer du TransAlpine Train, un train qui relie Christchurch à Greymouth en traversant la chaine des Alpes du Sud. Nous quittons bientôt immenses plaines cultivées du Canterbury pour entrer dans les Alpes et nous nous arrêtons à Arthur’s Pass.

L’après-midi vient de commencer et nous choisissons de faire la randonnée de Temple Basin. Ca va être chouette, il aura surement un temple près d’un lac, j’adore les lacs. Au bout de deux heures de montée à travers les éboulis et d’infâmes volées de marches, nous arrivons en fait à une station de ski, fermée pour l’été. Il n’y a ni bassin, ni temple, ni flyboat. Par contre, la vue sur Arthur’s Pass est magnifique.
Impossible de se perdre. Le balisage est fantastique.

Arthur's Pass
 De retour au village, nous rafistolons la tente avec un bout de carton et du gros scotch. Nous faisons aussi la connaissance du fléau de l’île du Sud dont tous les touristes nous avaient parlés, les yeux encore emplis de terreur : la sandfly. Les sandflies sont de petits moucherons qui volent par dizaines et piquent leurs victimes. La piqure provoque des démangeaisons 5 fois pires que celle du moustique et peut provoquer des réactions ignobles comme des rashs ou des cloques. Moi j’ai eu la version avec les cloques sur les chevilles, j’ai dû dormir avec des chaussettes pour ne pas m’arracher la peau.
Ingénieur optimisation de tente
Le bon côté, c’est qu’il semblerait qu’on s’immunise assez vite à leurs piqûres. Au bout de quelques jours, il n’y a plus que l’insupportable démangeaison, les cloques n’apparaissent plus.

Jour 4 :
N’ayant pas trop de route de prévue pour la journée, nous décidons de faire une petite balade avant de quitter Arthur’s Pass : the Devil’s Punchbowl. Encore une fois, il n’y a ni Devil ni Punchbowl quoique cela puisse être mais, cette fois, on s’en doutait un peu. C’est une balade qui mène à une jolie chute d’eau de 131 mètres. C’est beau mais ça grouille de sandflies et nous ne nous attardons pas.

Nous prenons donc la route de Hokitika et dès que nous passons le col qui sépare l’est de l’ouest de l’île, la pluie s’abat sur nous en trombes d’eau. Bienvenu sur la Westcoast ! disait notre guide.

Hokitika est la capitale du jade néozélandais et fourmille de boutique de souvenir vendant d’authentiques jades néozélandais venus de Chine. Craignant d’arriver trop tard aux glaciers le soir, nous passons à l’office de tourisme pour réserver une randonnée sur le glacier Franz-Joseph. Il parait qu’à la fin de la rando, les participants ont une entrée gratuite aux spas du village ! Malheureusement, le Franz-Joseph est pris d’assaut et il ne reste que deux places pour le Fox Glacier dans l’après-midi. Va pour le Fox alors, adieu petits spas.

Ayant repéré un backpacker avec spa à Franz-Joseph, nous prenons néanmoins la route du village pour y passer la nuit. Oui, je sais, mes décisions sont uniquement motivées pas la présence ou non d’un spa, mais si vous aviez testé les spas, vous comprendriez. Bref, à Franz-Joseph village nous prenons juste le temps d’enfiler un maillot avant de sauter dans le spa. Après un quart d’heure au court-bouillon, la pluie fait une pause et nous décidons d’aller voir le glacier de près.
Franz-Joseph Glacier, 230m au dessus du niveau de la mer


De retour, nous avons dans l’idée de nous préparer à diner mais nous constatons que le backpacker n’est pourvu que d’une seule cuisinière électrique en état de marche et deux ou trois plaques d’appoint en panne. Il faut donc attendre notre tour loooongtemps, et c’est là que la bière est particulièrement utile.

Jour 5 :
Après avoir passé la première nuit au chaud de la semaine, nous prenons la route de Fox Glacier Village, à 30 kilomètres au sud. Nous prenons au passage un sympathique autostoppeur venu de l’Ohio.

A Fox Village, nous décidons d’attendre la randonnée de l’après-midi pour voir le glacier et nous nous dirigeons plutôt vers le Lac Matheson, dont les eaux noires le transforment en véritable miroir dans lequel l’ont peut voir le Mt Cook se refléter, une merveille d’après les cartes postales. Malheureusement, il fait moche et il y a du vent donc le miroir est tout ridé et les nuages cachent le Mt Cook. Du coup, le lac Matheson est un trou d’eau noire grouillant de sandflies.
Lac Matheson
A 14h30, nous avons rendez-vous pour la rando-glacier. On nous équipe d’épaisses chaussures en cuir et de parkas et nous prenons le bus pour le glacier. Assan, notre guide, est népalais. Il aime particulièrement la NZ parce qu’on peut être au pied d’un glacier en 10 minutes de bus alors que chez lui, il faut 14 jours de marche. Bref, une fois au pied du glacier, nous chaussons les crampons. Tout le monde le fait assis, sauf une australienne plus maline que les autres, qui les chausse debout. Ce qui devait arriver arriva : elle a dérapé juste à côté de Christophe, ses crampons déchirant son pantalon neuf et creusant une grande plaie dans sa cuisse. Les australiens… Assan nous raconte d’ailleurs l’histoire de deux australiens qui sont passés sous les barrières de sécurité pour aller toucher le pied du glacier. C’est à ce moment qu’un sérac est tombé. On appelle cela la sélection naturelle.



Cette bière a un drôle de goût


Le guide nous emmène ensuite à travers les crevasses, les tunnels et les fontaines de glace, c’est génial. Par contre, il fait un poil frais. Une heure de balade et c’est déjà fini, nous passons à un café pour nous réchauffer autour d’un chocolat chaud avec des marshmallow (dégueulasse) puis retour au camping pour la nuit. Demain, une longue route nous attend.

Jour 6 :
L’objectif du jour est simple : faire la route jusqu’à Queenstown, soit 330km de routes néozélandaises en suivant le Heritage Trail. Tous les 10km, on s’arrête prendre des photos : au lac Paringa (dans lequel Christophe a voulu se baigner), à Knight Point, à Bruce Bay (où Christophe a trempé les pieds), tous les paysages y passent ! A midi, nous faisons une pause à Haast, un hameau de 3 maisons dont un fish’n’chips. Après un gros snapper (le meilleur poisson du monde) et une plâtrée de frites, nous reprenons la route.
Bruce Bay

Lake Paringa

Knight Point

Une jolie cascade

Une jolie rivière
 Enfin vers 16h, nous arrivons à Queenstown ! Il s’agit maintenant de trouver le trou où habitent Sabrina, Antoine et leur armée de colocataires. Le temps de poser notre bazar et nous partons au bord du lac Hayes, où on peut soi-disant se baigner. On fait aussi la connaissance de Jean Michel, alias Sam, alias Bacon, leur colocataire hollandais.
Mais si, elle est super bonne !
 Le soir Sabrina et Antoine nous emmènent à la visite de Queenstown, petite ville de montagne très huppée et où les prix sont exorbitants. Au moins, c’est joli, il y a un centre-ville presque piéton (sans 2x3 voies) et une petite plage au bord du lac. Nous passons prendre notre repas au Fergburger, le fastfood le plus célèbre de Nouvelle-Zélande et qui n’a de « fast » que le nom puisque nous avons attendu 40 minutes nos burgers.

J’avais d’ailleurs commandé un Tropical Ferg, le burger avec de l’ananas. Oui Pepette, je suis passée à l’ennemi, maintenant je mets aussi de l’ananas dans mes repas. Christophe a opté pour le Big AL, un burger monstrueux avec tout ce que la cuisine du Fergburger a pu faire tenir entre les deux tranches de pain. Nous allons manger cela au bord du lac, en regardant le soleil se coucher. A la fin de nos burgers, il a fallu appeler le 111 pour que les pompiers nous ramène en brouette à la maison.
Le Ferg*Beuargh*er

Coucher de soleil sur le lac de Queenstown
 Jour 7 :
 Aujourd’hui, Sabrina travaille jusqu’à 16h. Antoine a prévu que fassions une petite randonnée de 3 ou 4 heures puis que nous allions faire un tour de kayak sur le lac avant de sortir faire le réveillon en boite. Bien sûr, passe devant, on te suit. Antoine refusant de prendre la responsabilité du choix de la balade, c’est à moi que l’honneur revient. Je choisis donc le Glacier Burn Track, qui devrait nous amener au bassin du glacier en 2 heures. Il faut aussi compter plus d’une heure pour se rendre au départ de la balade, au bout d’une infâme piste de terre et de pierre et de l’autre côté du lac Queenstown.

Lorsqu’enfin nous sommes au départ de la balade, nous suivons le premier panneau indicateur de la randonnée. Cinq minutes plus tard, nous sommes perdus, impossible de trouver les balises suivantes, quelque soit la direction dans laquelle nous allons. Finalement, en retournant sur nos pas, nous apercevons une autre balise : de l’autre côté de la rivière. Les hommes veulent absolument passer la rivière à gué et commencent à poser des pierres en travers pendant que je retourne à la route, à 2 minutes en contrebas, pour passer le pont.

Lorsque tout le monde a franchi la rivière d’une façon ou d’une autre, la balade peut enfin commencer. Deux heures à monter le flanc de la montagne, crachant mes poumons, mon cœur etc. Antoine fait autant de pauses que possible pour que je récupère mais ça n’en rend pas la montée moins ardue.
Fati..quoi ? Meuh non, allez zou, en petites foulées !
Au bout d’une heure et demi, nous croisons un couple de français qui se reposent : « On n’a pas pu continuer plus loin, le chemin est barré par des arbres tombés en travers, on avait peur de se perdre alors on redescend ». Ah flute.

En fait de chemin barré, il y a effectivement 3 gros arbres en travers mais il y a toujours les balises et rien de vraiment insurmontable, même pour moi, nous continuons donc.

Enfin ! Après presque 2 heures de montée horrible, nous arrivons au terme de la randonnée : l’orée des arbres s’ouvre et laisse apparaitre le bassin du glacier ! Loin au dessus de nous, un petit bout de glacier et quelques plaques de neige survivent au soleil écrasant de Queenstown. « On va jusqu’au glacier ? » propose Antoine. « C’est parti » répondis-je bêtement.
Le Burn Glacier
Que n’avais-je pas dit ? Encore une heure de montée sur les éboulis plus tard, je n’en peux plus. Les garçons sont déjà au deux-tiers de la montée et m’attendent sagement. Je finis par les rejoindre mais je n’irai pas plus haut. Eux, recommencent à monter de plus belle. Comme le temps passe, je commence à m’inquiéter, il y a encore plus de 2 heures de descente et il est presque 16h, sans compter la route du retour. Finalement, je ne vois que Christophe redescendre vers moi. Contrairement à mes pires craintes, il ne s’est rien passé de grave, les deux autres ont juste voulu aller voir les cascades…

Au final, on voit Antoine commencer à descendre en courant vers nous. Il faut préciser qu’Antoine fait du « extreme trail » ou quelque chose comme ça, qui consiste à faire un trek en montagne en courant du début à la fin. Nous attendons donc Bacon qui à l’air de descendre infiniment doucement, parfois même sur les fesses. Devinez : il a mal au genou. Il a le même problème que moi, son genou le torture dans les descentes, et l’enfer ne vient que de commencer. Heureusement pour moi, mon genou ne s’est plus fait sentir depuis que nous sommes dans l’île du sud mais je souffre pour lui.

Le temps qu’on redescende tous à la voiture, il est 20h et, n’ayant pas eu de réseau, il nous a été impossible de prévenir Sabrina. Le temps de passer à une supérette acheter une bouteille de champagne et de la viande pour le barbecue, il est 22 heures quand nous arrivons à la coloc. Nous avons juste le temps de prendre une douche, de faire griller les côtelettes et nous repartons clopin-clopant vers le centre-ville pour le feu d’artifice. Malheureusement, le centre-ville est « liquor ban » donc on se fait confisquer les bières par la police. La bouteille de champagne étant bien à l’abri dans mon sac, le principal est sauvé.

Nous arrivons juste à temps pour le feu… qui ne dure que 5 minutes à tout casser, c’est ridicule. Enfin, on se fait la bise et on ouvre la bouteille de champagne en cachette sur la plage. A 3h du matin, tout le monde est couché. Bonne année !

[to be continued]