Aujourd’hui, nous récupérons de notre randonnée de la mort. Globalement, nous avons préparé des beignets aux pommes avec Bacon (le hollandais, pas le morceau de cochon), nous nous sommes prélassés au bord du lac Hayes, nous avons fait quelques courses et le soir, nous avons préparé un merveilleux plat de lasagne. Une belle journée de vacances.
Jour 9
Aujourd’hui, une longue journée nous attend. Nous avons prévu d’aller à Milford Sound et après avoir longuement soupesé toutes les options, nous avons choisi d’y aller en car avec un tour organisé. L’autre possibilité aurait été de conduire jusqu’à Milford Sound (plus de 3h30 de route), faire la croisière sur le sound puis redescendre à nouveau jusqu’à Te Anau. L’avantage de notre choix c’est qu’on pourra dormir dans le car et, au retour, nous aurons une nuit de plus au chaud chez Antoine et Sabrina.
L’excursion commence d’une manière un peu particulière : il n’y a pas de point de rendez-vous pour le car, c’est celui-ci qui est censé passez cherchez les touristes à leurs divers hôtels en ville. Or, nous ne sommes ni à l’hotêl, ni en ville. Du coup, nous avons donné rendez-vous au car devant un hotêl de Queenstown. Ce que nous ne savions pas, c’est qu’il existait deux hôtels portant ce nom à Queenstown. Bref, au bout d’une bonne heure d’attente, nous avisons le grand car vert et violet de Jucy Aventure et nous voila en route pour Milford Sound !
Nous passons la première moitié du voyage à dormir confortablement, laissant tout les soucis de la conduite au chauffeur. Qu’il est bon d’être passager parfois ! A Te Anau, une petite ville balayée par un vent glacial au bord du lac du même nom, le car fait une pause de 15 minutes pour nous permettre d’acheter des cartes postales puis nous repartons.
Sur la route, le car s’arrête à plusieurs endroits pour nous faire faire de rapides balades à travers les curiosités du chemin et en profite pour donner plein d’explications sur le pays, la région, les animaux et les plantes. Les montagnes à l’approche de Milford Sound sont impressionnantes : extrêmement pentues, les avalanches dévalent régulièrement leurs flans et la route, emportant tout sur leur passage. Quand ce ne sont pas des avalanches de neige, ce sont des avalanches d’arbres : sur la pierre, les arbres poussent grâce à un réseau complexe de racines. Lors de fortes pluies, il arrive d’un arbre se décroche et emporte avec lui tous ses voisins.
Vers 14h30, nous franchissons le fameux Homer Tunnel, un tunnel qui permet de franchir la barre de montagne séparant Milford Sound du reste du monde. Au bout du tunnel, à peine assez large pour que deux voitures se croisent, s’ouvre une vue panoramique sur le Sound. Malheureusement, il s’y trouve aussi un tournant à 90° avant un précipice et il arrive que des touristes, émerveillés par la vue, oublient tout simplement de tourner.
Une demi-heure plus tard, nous avons descendu les 950m d’altitude et nous sommes de nouveau au bord de la mer : le Milford Sound, le mal-nommé. Comme nous l’explique le guide, un Sound est une vallée creusée par une rivière jusqu’à la mer et qui est en forme de V. Milford est une vallée en forme de U creusée par un gigantesque glacier, c’est donc un fjord. On se couchera moins ignorant ce soir.
Pas le temps de trainasser, tout le monde embarque sur le Milford Aventurer pour une croisière jusqu'au bout du fjord. J’ai oublié de préciser qu’il pleut 200 jours par ans à Milford Sound, hé bien aujourd’hui, il fait beau, rien que pour nous !
Le bateau longe lentement les falaises du fjord, fait demi-tour au bout et revient en longeant l’autre côté. Une colonie de phoques fait bronzette sur des pierres au soleil et se laissent approcher et prendre en photo avec bonne volonté.
Des phoques, déguisés en rocher et pas beaucoup plus actifs |
Un peu plus loin, une immense cascade se jette depuis la falaise directement dans la mer. « C’est extraordinaire ! C’est magnifique ! il ne manquerait plus qu’on voit les dauphins ! » dis-je émerveillée… juste avant qu’un dauphin ne fasse son apparition un peu plus loin. Malheureusement, il n’a pas suivi le bateau mais le voir sauter joyeusement me suffit amplement.
Un peu moins de 2 heures de croisière plus tard, nous sommes de retour dans le car en direction de Te Anau puis Queenstown. Sur le retour, le chauffeur nous diffuse deux films. Le premier, « Whale Rider » est un beau film Maori sur une gamine qui a pour seule tort d’être une fille et qui se bat malgré tout pour être reconnue à sa juste valeur. Sans vous révéler toute l’histoire, je peux vous dire que le car entier tentait de retenir ses larmes à la fin et reniflait bruyamment.
Le second film, « The World Fastest Indian » est un film kiwi sur Burt Monroe, un papi d’Invercargill dont le rêve de toute une vie a été d’aller essayer sa moto aux USA et battre le record de vitesse. Quand il apprend que son cœur n’en a plus pour longtemps, il décide enfin de tenter sa chance. C’est mignon et drôle et Anthony Hopkins est impressionnant dans le rôle du papi.
A Te Anau, un fish and chips nous est offert en diner puis, vers 21h nous arrivons enfin à Queenstown pour le coucher du soleil. Pour fêter ça, nous allons chez Patagonia avec Antoine, Sabrina, Bacon et un autre français pour dévorer une énorme glace.
Jour 10
Il est temps de quitter nos amis et Queenstown et de reprendre notre périple. Nous prenons la route du sud vers Invercargill mais au moment de quitter Queenstown, nous avisons une jeune autostoppeuse. Elle ne va pas du tout dans la même direction que nous mais elle nous demande de la déposer au croisement des principaux axes routiers…qui s’est avéré être 500m plus loin.
Une heure plus tard, nous prenons deux nouveaux autostoppeurs : deux adolescents d’Invercargill qui ont réussi à se tromper de bus et se sont retrouvés au milieu de nulle part. Une fois à Invercargill, nous réalisons qu’on est encore tombé sur un jour férié et qu’il n’y a rien d’autre à y faire que le plein d'essence. Nous descendons jusqu’à Bluff, la ville la plus au sud du sud mais contrairement à ce que dit le guide, ça n’a pas vraiment de charme.
Comme nous ne sommes pas vraiment en avance sur notre programme (c’est la faute de Sabrina et Antoine qui nous ont retenus chez eux plus que de raison), nous prenons la route des Catlins, la côte du Pacifique, le bout du bout du monde. Finalement il n’y a rien de très intéressant à avoir jusqu’à Curio Bay et sa forêt fossilisée. Bon, ça ne ressemble pas vraiment à une forêt de prime abord mais si on regarde bien, on peut voir la forme des troncs couchés au sol et les anciennes souches changées en pierre.
La forêt fossilisée |
Comme le soir tombe et que nous sommes au milieu de rien, nous décidons de passer notre première nuit de vrai camping : sans cuisine, sans douche, berk. Enfin, tant qu’il y aura des bières, nous survivrons.
Jour 11
Nous reprenons la route le long de Catlins. Ce morceaux-ci de la route est un peu plus intéressant à voir, il y a Nugget Point, ses lions de mers et ses rochers qui ferait frémir le Costa Concordia (rooooh, si on ne peut plus plaisanter !).
Nugget Point |
Enfin, juste avant Dunedin, nous nous arrêtons pour aller voir le Jack's Blowhole, au bout de la route la plus mal indiquée de la planète. Le Blowhole est un énorme trou dans le sol, au fond duquel on peut voir la mer s'écraser sur les parois rocheuses. Les premières personnes qui sont tombées dessus ont dues avoir une sacrée surprise.
Jack's Blowhole |
Pour diner, nous avions prévu d’aller à un fameux restaurant japonais de la ville mais il était fermé pour les vacances. Note à tous les touristes : n’allez pas en Nouvelle-Zélande au Nouvel An, tout est fermé.
Jour 12
Après une nuit merveilleuse dans un vrai lit, avec de vrais murs, une vraie couette et même des oreillers, nous reprenons la route vers le nord. Ce soir, nous devons être au pied du Mont Cook et il y a du chemin.
A part quelques lacs d’un bleu surnaturel, il n’y a pas grand-chose à voir en route et nous arrivons vers 15h à Twizel, notre étape du jour. Le temps de monter la tente et Christophe veut aller se baigner dans le lac d’un bleu étrange. Malheureusement le lac est glacé et le temps commence à tourner. Nous passons donc le reste de l’après-midi à bouquiner et à analyser le comportement d’un groupe d’ado coincés au camping.
C’est particulièrement amusant lorsque qu’une ado femelle approche le groupe d’ados mâles. Les mâles rivalisent alors de bêtise et de bruit pour attirer l’attention de la femelle et la femelle prend bien soin de paraître complètement détachée de toute cette agitation.
La nuit, nos voisins ont décidé de faire la fête sans se soucier du reste du camping et nous avons droit à un mix musical digne des Bronzés ou de Camping. Je hais le camping.
Jour 13
Aujourd’hui, nous allons enfin voir le Mt Cook mais la journée commence assez mal lorsque nous nous rendons compte que quelqu’un s’est servi de notre bouteille de lait, rangée dans le frigo commun du camping, comme d’un cendrier. Il y a même un mégot qui flotte dedans. Je mettrais bien le feu au camping mais Christophe n’est pas d’accord.
C’est donc le ventre un peu vide que nous partons vers le Mont Cook. Il bruine un peu mais les couleurs sur le lac Pukaki et les montagnes à moitié cachées par les nuages sont magnifiques.
Une fois au Mt Cook, le temps ne s’est pas amélioré. Après nous être renseignés au gigantesque centre de tourisme, nous optons pour deux balades : celle du lac Hooker pour voir le fameux Mt Cook, et celle du lac Tasman, dans la vallée voisine.
Munis de nos capes de pluie qui font toujours autant rire les touristes (sauf les autres français qui en ont aussi), nous longeons l’immense glacier Mueller, traversons deux ponts suspendus et une bonne partie de la vallée Hooker jusqu'à son lac.
Pendant ce temps, les nuages, changeant à toute vitesse, révèlent des morceaux de montagne, de neige et de glaciers avant de les cacher à nouveau, et à chaque fois c’est un nouvel émerveillement.
Enfin, au bout du chemin, surgit le fameux Mt Cook ! Encore, une fois, il est à moitié caché par les nuages mais ce sera la plus belle vue qu’on aura eue sur cette montagne orgueilleuse. Et à son pied, voici le terminal du glacier Hooker, fondant en un lac d’un bleu laiteux.
Le Mt Cook ! |
Hooker Glacier |
Nous rentrons ensuite à la voiture pour changer de vallée. La balade du lac Tasman ne dure qu’une petite heure et nous amène au terminal du glacier Tasman. Encore un fois, vous pouvez constater qu’en Nouvelle-Zélande, tout s’appelle Cook ou Tasman : Mt Cook, Détroit de Cook, National Park Tasman, Mer de Tasman, Lac Tasman, Vallée Tasman etc. Bref, le lac est aussi un lac de glacier et on peut y voir flotter d’énormes icebergs. Je cite notre guide : « le lac Tasman, lieu idéal de baignade en été ». Huuuum.
Tasman Glacier et sa plage ensoleilée, le Ibiza kiwi |
Lac Tekapo |
Nous installons notre tente sur le terrain du YHA du village et nous partons en quête des Hot Pools de Tekapo pour une baignade-cuisson à une température bien plus humaine que le lac Tasman.
Hot Pools de Tekapo |
Jour 14
Il a plu toute la nuit, l’intérieur de la tente est inondé. Heureusement, nous dormions sur notre matelas et seuls les sacs à dos sont un peu mouillés. Après avoir démonté et entassé tout ça dans la voiture, nous partons pour la Mt John Walk, une randonnée de l’enfer de 3 heures jusqu’à l’observatoire du Mt John. Du haut de ses 300 mètres, on voit toute la vallée et le lac à ses pieds.
Mt John |
Enfin, il est temps de reprendre la route vers Christchurch, terminus de notre voyage, avant de rentrer à Auckland sous la bruine et le vent.