mercredi 26 septembre 2012

Des nouvelles (enfin plus si neuves) en vrac

Comme d'habitude, mon article est bien plus qu'en retard mais je pense qu'on s'est tous lassé de mes excuses donc j'ai décidé de ne plus m'excuser à partir de ce jour. Bref, voici quelques informations et anecdotes sur notre vie en NZ qui passe tranquillement mais surement. 

Le loyer augmente

Vous avez surement entendu parler du tremblement de terre qui a réduit Christchurch, la deuxième ville du pays, en miette en 2010. A la suite de ce malheureux évènement, les assurances ont décidé de ne pas dédommager leurs assurés, et dans la foulée, d'augmenter le prix des assurances pour compenser leur absence de paiement. Par conséquent, à 1200km de Christchurch, le prix des assurances maison et locataire ont fait un bon de 50%. Cette décision est parfaitement inique puisque tout le monde sait que la faille sismique sous Auckland ne doit pas se réveiller avant 200 ans.

Néanmoins, la vie est dure pour tout le monde et notre propriétaire a décidé d'augmenter le loyer de notre demi-maison pour compenser la hausse des assurances. En NZ, le propriétaire assure les murs de son bien, et les locataires assurent le contenu, si ça leur chante car bien sûr, l'assurance n'est pas obligatoire.

Le propriétaire, notre bon Peter, est donc venu taper à la porte un soir avec un énorme bac à fleurs rempli de diverses plantes aromatiques. Entre deux bafouillis et moult tours du pot, il a finalement réussi a annoncer que le loyer aller prendre 5$ par semaine et que la décision prendrait effet 64 jours plus tard. Il a immédiatement ajouté que, si nous trouvions cette hausse inacceptable, nous devions lui faire part de notre départ avec un mois de préavis.

Je l'ai regardé pendant une minute pour déterminer si il ne se foutait pas un peu de moi, puis j'ai répondu que nous consentions à cette hausse exorbitante. A ces mots, il s'est visiblement détendu et m'a dit, les larmes aux yeux "Je suis content que vous soyez là", puis il est reparti. Je ne sais pas ce qu'il sniffe mais ça a l'air puissant.

Après coup, nous avons compris son émoi : les locataires du troisième appartement du bloc lui ont annoncé leur départ. Je crois qu'entre les deux autres appartement, Peter doit trouver des nouveaux locataires tous les 3 mois.

La Subaru est vendue

Enfin ! Comme le titre l'indique, nous nous sommes débarrassés de ce tas de ferraille qui rouillait doucement dans le garage et qui obligeait ma nouvelle Ka a dormir dehors. Tout cela grâce à Antoine et Sabrina, que nous avons eu le plaisir d'héberger avant leur départ. Antoine est particulièrement calé en voiture (sans jeu de mots) : par exemple, 3 jours avant de quitter Queenstown définitivement, leur moteur a serré sans préavis. Antoine et Sabrina ont donc acheté un moteur dans une casse et remplacé l'ancien en moins de 24h. 

Quel rapport avec la Subaru, me direz-vous ? Et bien, pour accompagner nos amis à l'aéroport ainsi qu'une année entière de vêtement et d'équipement, nous étions bien en peine de tout faire rentrer dans la Ka (pourtant ils sont maigrichons). Nous avons donc entrepris de remettre la Subaru sur pied pour un baroud d'honneur jusqu'à l'aéroport avant de la mettre à la casse.

Or, c'était sans compter qu'Antoine passe la tête sous le capot et juge la bête en parfait état de marche (enfin sauf la batterie qui était à plat). Ni une, ni deux, nous empruntons un cable de remorquage au voisin et tirons la Subaru... avec la Ka ! Un câble de remorquage cassé plus tard, la Subaru ronronne comme à sa sortie d'usine. Après avoir empêché tant bien que mal Antoine de faire la vidange de la Ka, nous avons tous pu partir confortablement à l'aéroport. Bon par contre, nous n'avions ni vignette, ni controle technique, ni assurance, mais tout s'est bien passé.

Au retour, j'ai donc décidé que plutôt que de mettre la Subaru à la casse, nous allions la revendre et en tirer quelques billets. J'ai fait une belle affiche avec des papillons colorés "A vendre : 900$" (600€).

Le lendemain, un homme à l'accent incompréhensible m'appelait pour essayer la voiture. Sa femme avait eu un accident qui avait détruit la voiture et ils en cherchaient une nouvelle. J'en déduis qu'ils n'avaient pas d'assurance puisque c'est facultatif. Bref, ils sont venus essayer la voiture le soir même. Après un rapide tour, l'homme a déclaré que la direction était "bizarre" et qu'il m'en donnait 700$. Après lui avoir jeté un regard "tu me fends le coeur, comment je vais nourrir ma femme et mes 6 gosses avec 700$ ? Elle en vaut au moins le double ! 900$ c'était déjà un prix d'ami!", j'ai accepté. 

La Subaru vit donc de nouvelles aventures et je peux ranger ma petite Ka dans mon garage (elle rentre en entier, pas comme l'autre). Evidemment, Christophe, qui a une véritable conscience, m'en a un peu voulu de vendre une pareille épave qui méritait la casse mais il a changé d'avis devant la liasse de dollars. 


J'ai mon permis moto

Il y a quelques semaines, mon permis moto a eu 2 ans donc je suis passée à l'Automobile Association le faire traduire pour un permis moto kiwi. J'ai pensé naïvement que ma pause déjeuner suffirait amplement, c'était sans compter que je tomberais sur l'employée la plus lente que la Terre connaisse. Ca lui a pris 45 minutes pour prendre les 3 feuilles du formulaire, mon passeport, mon permis et une facture éléctricité. Chaque fois qu'un de ses collègues lui posait une question, elle s'arrêtait complétement dans ce qu'elle faisait pour réfléchir puis répondre. Ensuite, quelqu'un a téléphoné et malgré le fait que 2 de ses collègues n'avaient rien à faire, c'est elle qui a répondu et expliqué looonguement à un tongien qu'il ne pouvait plus utiliser son permis tongien etc.

Quand j'ai enfin cru qu'elle allait finir, elle a commencé à me parler de sa propre moto (et donc s'interrompre dans son boulot), et de comment sa chaine avait cassé sur l'autoroute et que la dépanneuse était venue ... je l'aurais étranglée. M'enfin c'est le genre de personne à qui il ne faut surtout pas dire "dites, j'ai faim et je suis pressée" sous peine de déclencher Armageddon. 

Enfin bon, 45 minutes plus tard j'ai droit de conduire une moto !! 


Et au passage, il y a eu une réforme pour les bébé-motards. Par soucis d'améliorer la sécurité routière, les apprentis ne seront plus limité à 250cc mais à 150kW/tonne dans la limité de 660cc... New Zealand logic.



La NZ licencie

Un de nos amis est rentré en France quelques semaines pour le vacances. En reprenant le boulot, il a découvert que la moitié de ses collègues avaient été licenciés pendant son absence. Lui ne faisait pas parti du lot mais la surprise était quand même de taille. "Son patron devait avoir des difficultés, ça arrive" m'étais-je dit.

Quelques semaines plus tard, Anna et Anthony nous réunissait dans la salle de pause de l'entreprise : le temps sont durs, les commandes sont décalées de semaines en semaines, et parfois, elles sont tout simplement annulées. Ils ont fait le calcul et il y a un technicien en trop dans l'entreprise pour que ça soit rentable.*Silence général dans la salle* Je commence à avoir très chaud, le dernier technicien arrivé, c'est moi. Je suis aussi la plus jeune et sans charges particulières. Heureusement pour moi, la victime sera Nick, un gros malais jovial, très sympathique mais assez peu efficace. Il aurait pu travailler à la AA dans le paragraphe  précédent par exemple. Anna annonce qu'ils ont trouvé un "arrangement" avec Nick. Personne ne sait de quoi il s'agit mais, depuis, on n'a jamais revu notre collègue. Ils annoncent aussi que le chef de production, qui avait été licencié pour faute lourde, ne sera finalement pas remplacé. Anna, Léa et Gilbert se partageront le boulot (enfin surtout Gilbert).

Deux semaines plus tard, Christophe rentre du travail et annonce "5 ingénieurs viennent d'être licenciés chez nous". Dans une boite de 20 personnes, ça fait beaucoup. Pour eux aussi, les commandes sont repoussées d'un an, voire plus. Fort heureusement pour Christophe, 3 autre de ses collègues avaient démissionné le mois précédent pour d'autre opportunités ou projets personnels. Un de moins et Christophe était parmi les départs. Au moins, avec un licenciement aussi massif, on peut espérer qu'il n'y en ai pas d'autre sous peu.

Le monde est petit

Passons complètement à autre chose. L'autre jour, Christophe et moi faisions nos courses au Countdown (qui Count plutôt Up en ce moment, au vu de nos factures). Voulant faire des saucisses aux lentilles, nous cherchions avec désespoir quelque chose ressemblant à des saucisses de morteau parmi les knakis aux fromage dont les kiwis raffolent. C'est alors que j'avise une saucisse de Boers, un truc sud africain que Rolla nous a fait essayé lors d'un bbq. Je la montre à Christophe et commence à lui raconter ce que Rolla a dit à propos de la Boers. 

C'est alors qu'un homme d'une cinquantaine d'année nous interrompt dans un français parfait : "excusez-moi mais j'ai entendu que vous parliez français, j'ai moi-même vécu en France il y a longtemps/ Vous venez d'où, si ce n'est pas indiscret". Lorsqu'il apprend que je suis de la région parisienne, il m'explique qu'il a lui-même vécu en région parisienne, dans le Val de Marne. "Ah oui, je suis justement du Val de Marne, une ville qui s'appelle St Maur des Fossés" lui dis-je.
"Ca alors !, répond-il, mon père était professeur d'anglais dans un lycée à St-Maur : le lycée d'Arsonval". 
Là, je suis sur le cul, c'est justement le lycée où j'ai étudié et même fait ma prépa.
Ray, c'est son nom, se souvient même du nom de certain professeurs que j'ai moi-même connu!  

Quelle était la probabilité pour que nous fassions les courses au même moment, qu'un homme nous entende parler français et qu'il ait habité dans la ville où nous nous sommes installés au retour du Vietnam, et que son père ait été enseignant dans mon lycée 20 ans auparavant ? Le monde est petit. Nous avons échangé nos numéros et promis de se faire un barbecue (il reste kiwi) quand les beaux jours le permettront.  

Un an jour pour jour

Bon là, je n'ai pas grand chose à raconter, si ce n'est que cela fait un an jour pour jour que je suis technicienne à Define Instruments ! Le 26 septembre dernier, je trouvais enfin un poste après 5 mois de recherche infructueuse. Ce poste, je l'ai eu grâce à Rolla : alors qu'il cherchait des clients potentiels en France, il m'avait contacté pour avoir mes relations. Je lui avais répondu que je n'avais aucune relation qui puisse l'intéresser mais qu'en revanche, je cherchais du boulot. Aussitôt dit, presque aussitôt fait, me voila technicienne en électronique ! Enfin, mon titre change selon les jours et les gens à qui on me présente : technicienne spécialiste des transmetteur, ingénieure instrumentation, ingénieure de test, senior technicienne...

Le principe c'est d'avoir du boulot, ça permet d'avoir des vacances ! Allez, happy birthday to me !

Dans le prochain épisode : 
Balade à Mokoroa Falls